Voici donc le tour de la DEAL. La période des vacances scolaires s’annonçait chaude sur le terrain social. Les observateurs s’attendaient à une flambée de mouvements et de paralysies au sein des entreprises et peut-être aussi dans le secteur public. En réalité, les événements semblent prendre une autre tournure.
Certes, depuis ce mercredi, l’intersyndicale FO (SNP2E), FSU (SNUITAM) et CGT a donc lancé une nouvelle grève illimitée, qui touche cette fois-ci la DEAL. Les organisations syndicales de la Direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement ont rencontré la direction pour des discussions sur «l’amélioration des conditions de travail et de vie des salariés ainsi que leurs carrières».
Et pour l’intersyndicale, «le constat d’échec de la politique de notre direction en matière de gestion du personnel, du dialogue social, de la gestion du service et en matière de résorption de la précarité des agents intégrés ne sont plus à démontrer.» Les organisations mettent en particulier en avant «la reprise des anciennetés des agents intégrés qui permettrait à l’ensemble des agents de prétendre à un avancement significatif dans leurs carrières et de ce fait pouvoir avoir une retraite décente (qui) est remise en cause sans explication notable ni sérieuse».
Pour cette nouvelle grève, les revendications portent donc sur cette reprise d’ancienneté de l’ensemble des agents, mais aussi sur «le rétablissement du respect mutuel entre personnel et la hiérarchie», «l’égalité de prestations sociales entre les fonctionnaires» et le paiement des indemnités de suggestions horaires (ISH) à tous les agents de catégories C».
Les 72 jours de la Colas
La DEAL reprend donc le flambeau des mouvements sociaux, au moment où la grève générale lancée par la CGT est suspendue. Depuis 10 jours, l’appel du syndicat n’avait clairement pas l’impact espéré, même si des négociations ont avancé dans certaines entreprises. Quotidiennement, la CGT faisait le constat d’aucun appel à négociations et de mobilisations relativement réduites.
Parallèlement, d’autres conflits ont trouvé une issue. C’est le cas au port, nous en parlions ce mardi où direction et syndicat sont parvenus à un terrain d’entente permettant à l’activité de redémarrer.
C’est également le cas à la Colas où après 72 jours de grève, le mouvement est terminé. Entamé le 9 mai dernier, le bras de fer au sein de l’entreprise du BTP aura fortement impacté le climat social de l’ensemble du département, dans le secteur du bâtiment mais bien plus largement dans l’ensemble de l’économie. Il faut dire que face aux revendications des syndicats, la direction s’est montrée très ferme, jusqu’à l’outrance: il a fallu quasiment un mois pour que les deux parties se retrouvent autour de la même table avec la médiation de la DIECCTE. Et durant tout le conflit, le nombre de moments de négociations s’est compté sur les doigts d’une main, sur fond de scènes de saccage et d’un décès après un malaise sur le piquet de grève.
Après 10 semaines de grève, ce point de tension sociale va donc s’éteindre, même si les traces perdureront. Pourtant, ne nous y trompons pas : avec des négociations annuelles obligatoires (NAO) pas toujours très fluides dans les entreprises, et des revendications particulières dans la fonction et les services publics, nous ne sommes pas tout à fait à l’abri d’une flambée sociale dans les semaines à venir.
PM
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