« Si vous voulez enterrez un problème, nommez une commission », le conseiller départemental Chiabouddine citait le général de Gaulle, reprenant lui même Clémenceau. On ne compte plus en effet le nombre d’Assises ou Plan et programme qui n’ont débouché sur rien, « sur les centaines de proposition de Mayotte 2025, on en est où ?! », s’exclamait Roukia Lahadji, la maire de Chirongui.
Jusqu’à présent, Mayotte s’est pliée à l’organisation préfectorale faute d’être force de proposition. Ce qui doit changer selon le président du Conseil économique et social, Abdou Dahalani : « Nous devons intégrer que Paris raisonne avec une logique de décentralisation, mais les problématiques émises correspondent-elles à nos priorités ? Beaucoup de mesures mises en œuvre n’ont pas correspondu à nos attentes. Le CESEM a mené des réflexions abouties sur le système scolaire, ou sur la santé, quelle gouvernance devons-nous mettre en place pour ne pas réfléchir à nouveau sur les mêmes thématiques ? »
« Il faut se remettre en cause »
Pour Raïssa Andhum, il n’y a pas d’hésitation à avoir, « il faut saisir l’opportunité des Assises pour avancer, et analyser nos blocages. Il faut se remettre en cause. Peut-être manque-t-il une collaboration entre élus départementaux et municipaux ?! »
Si la préfecture sortait ce jeudi après-midi un communiqué annonçant une première réunion du Comité départemental d’orientation pour le 19 octobre, sa composition était déjà sujet à débat dans l’hémicycle, « deux conseillers départementaux et deux maires, ce n’est pas suffisant !»
Les 8 thématiques proposées ne font pas florès non plus, « nous souhaitons en partager 4 qui reflètent les attentes de ce territoire en terme d’aménagement, de développement économique, culturel et social », indique Soibahadine Ibrahim Ramadani, qui glissait avec humour : « Il s’agit de notre feuille de route qui nous engagera tous vis à vis de la population ». En référence au document diplomatique franco-comorien.
Les stimulations de Roukia Lahadji
Il s’agit tout d’abord du toilettage institutionnel du statut de Mayotte qui va permettre de reconnaître les compétences régionales du territoire, de l’intégration de Mayotte dans son environnement régional et choisir par nous même le modèle de coopération ‘gagnant/gagnant’ que nous voulons et l’organisation à Mayotte des prochains jeux des Iles de l’Océan Indien, de l’aménagement du territoire en infrastructures indispensables à son essor dont la piste longue, un Grand port d’Etat, et des voieries, et du sujet de l’attractivité de notre territoire, avec « un poids important de l’immigration irrégulière sur le territoire, (qui) rend difficile toute planification », sur les plans éducatifs et sanitaires.
Une problématique de l’immigration que le 4ème Vice-président Issa Issa Abdou demandait de garder à l’esprit, « sinon, les compensations ou les dotations ne seront jamais à la hauteur des nouvelles arrivées ».
Il n’y a pas plus belle conclusion que celle de Roukia Lahadji, qui remerciait crument le président d’avoir eu les c… d’organiser cette réunion au sommet du Département et d’être force de proposition pour ces Assises, un président qui rajeunissait à mesure des encouragements de l’élue à rester ferme sur ses positions…
Anne Perzo-Lafond
Lejournaldemayotte.com
Comments are closed.