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samedi 23 novembre 2024
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Des sanctions tombent après les affrontements de Pamandzi en mai

Les gendarmes mobiles avaient eu fort à faire avec ces violences de bande. (illustration)
Les gendarmes mobiles avaient eu fort à faire avec ces violences de bande. (illustration)

Des dizaines de jeunes qui s’affrontent dans les rues, les forces de l’ordre caillassées et des gendarmes blessés, dont le numéro 2 de la gendarmerie grièvement atteint à la tête. Difficile de ne pas se souvenir des échauffourées du mois de mai dernier sur Petite Terre.

Les violences sont parties d’une rivalité en deux bandes. Selon un schéma qui manque d’originalité, un membre de gang est violenté par des membres de l’autre, donc le groupe entier se mobiliser pour le venger, et c’est tout le village qui trinque.
Toutefois, le procès de ce mercredi matin ne portait pas directement sur les violences. Ce qui était reproché à trois majeurs, dont un seul présent à l’audience, c’est un rassemblement armé “en vue de commettre des violences”.
Le 13 mai, les deux gangs de Petite Terre s’affrontaient par jets de pierre interposés, mobilisant les gendarmes. C’est là qu’un lieutenant-colonel reçoit un pavé à la tête et doit être évacué à la Réunion. Le lendemain, un des chefs de bande se rend à la gendarmerie pour porter plainte pour violence. Aussitôt, l’autre bande se réunit au rond-point dit Sodifram de Pamandzi pour “l’attendre et le frapper à sa sortie”. Les gendarmes mobiles interviennent, la bande se disperse. Plusieurs jeunes sont retrouvés juste après dans un square qui leur sert de quartier général. Trois majeurs et une douzaine de mineurs sont présents. Des armes sont éparpillées, à peine dissimulées tout autour d’eux. Des armes qui vont de la planche de bois cloutée aux cocktails molotov dans des bouteilles de rhum. En tout 17 armes improvisées sont découvertes.
Les trois majeurs sont présentés au procureur, et échappent de peu à la comparution immédiate. De même, le délit qui leur est reproché n’étant passible que d’un an de prison, ils échappent aussi à la détention provisoire.

A la barre, un seul des trois comparaissait donc, niant d’abord faire partie de la bande avant de reconnaître qu’il “traînait de temps en temps avec  eux”. De même, il nie à la barre avoir eu connaissance d’armes par destination alors qu’ils admettait en audition devant les gendarmes que son sac banane équipé d’une boucle métallique lui servait à “taper les camarades”.

“Vous mentez, vous n’assumez pas, ça veut dire que vous êtes capable de recommencer” titille le président du tribunal, tentant d’arracher un soupçon de remise en cause au prévenu. Le seul point positif relevé dans son attitude, c’est le pansement qu’il arborait sur le visage. Une manière de cacher son tatouage de gang à la barre “par respect pour le tribunal” explique-t-il d’une voix à peine audible.
Aujourd’hui en formation au BSMA, il se dit prêt à apprendre ce qui devrait être la base. “Se respecter les uns les autres et s’entraider”.
Pour le procureur, les faits reprochés, quoique minimes, s’inscrivent dans un contexte grave. “Ces conflits ont émaillé l’actualité en mai 2017, ça a créé un climat insupportable. Il est important de rappeler que ce qui s’est passé a eu des conséquences dramatiques, notamment pour un des gendarmes blessés, avec des conséquences physiques importantes. L’ordre public a été atteint dans son ensemble. Les uns et les autres se renvoient la balle au sujet des armes, mais il y a bien eu un attroupement et le groupe était armé” poursuit le substitut désireux de matérialiser les faits reprochés aux trois prévenus.

Dans l’incapacité juridique de les poursuivre pour des faits plus grave que l’attroupement avec arme, le procureur va plus loin dans son réquisitoire.

“On est presque dans l’esprit d’intimidation et de terreur qui caractérisent le terrorisme”. Il réclame pour les trois jeunes une peine de 10 mois de prison avec sursis et mise à l’épreuve “gage de sécurité, de sérénité et de réinsertion”.
Le jeune présent à la barre, devant son responsable du BSMA présent dans la salle, écope de 6 mois avec sursis simple, ce qui lui permettra de poursuivre son cursus de réinsertion “avec des militaires qui connaissent leur métier et le font bien”.

Les deux autres prennent 8 mois, toujours avec sursis simple.Une clémence à mettre en partie sur le compte de leur casier vierge.

Y.D.

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