Les CCAS ne sont pas encore tous sur pied, mais c’est en cours, « nous sommes 14, et 3 sont en train de se structurer, nous en aurons un par commune », indique la déléguée du réseau CCAS Ambouharia Abdou.
Pour Moncef Mouhoudhoire, il s’agit de « promouvoir une meilleure santé en informant la population sur les comportements sexuels à risque ». Actuellement 261 patients sont suivis par l’hôpital pour leur séropositivité, « mais ça ne veut pas dire qu’ils ne sont pas plus nombreux ». Ou plus nombreuses, puisque 62% des personnes atteintes sont des femmes, aussi parce que souvent dépistées pendant la grossesse. D’ailleurs 14 transmissions sont materno-fœtales.
« En grande majorité, le mode de transmission est hétérosexuel, puisque 10 cas seulement sont liés à l’homosexualité, et 2 à des usages de drogues injectables. D’ailleurs le colloque sur le VIH dans l’océan Indien a mis en évidence que la toxicomanie et l’usage de drogues par injection étaient avérés aux Comores », souligne le directeur de Nariké Msada. Les tranches d’âge les plus touchées sont les 30-39 ans, et étonnamment pas les 18-20 ans, « les jeunes ne vont pas forcément se faire dépister, et les plus âgés ne sont pas les plus fidèles », le VIH peut ainsi se propager rapidement dans le cas de polygamie.
« Bass Sida »
Un concours de M’biwi contre le VIH a eu lieu place de la République à 14h ce vendredi, dans le cadre de la Journée de lutte contre les violences faites aux femmes, « car contaminer une femme, par viol ou autrement est une violence ».
Par leur service de proximité auprès des quartiers, les CCAS cernent un public allant de la petite enfance aux personnes âgées. Ils pourront être amenés à délivrer des préservatifs, « il n’y a plus beaucoup de distributeurs, mais si nous en replaçons, il faut être certains qu’il soit approvisionné en permanence, sinon ça ne marchera pas. » Ils pourraient être installés dans les Doukas Bé.
Toucher le public sur le terrain c’est bien, mais les acteurs souhaiteraient voir défiler des spots télé, radio, et médias pour informer un peu à la mode « Bass Ivo » pour l’eau potable.
Un message bien senti pourrait non seulement prévenir la transmission, mais économiser sur les coûts de traitements médicaux : « Quelque soit le prix de la campagne, il faut savoir que la prise en charge d’une trithérapie coûte 1.000 euros par personne et par mois, donc 12.000 euros par an… »
Une convention va sceller ce partenariat naissant comme engagement sur la prévention de la santé des habitants, notamment par le moyen du tissu associatif. Si le 1er décembre, vous apercevez un gros ruban rouge sur la façade de votre mairie, ne pensez pas à un emballage de cadeau de Noël, mais au signe qu’elle héberge un représentant du CCAS, qu’il ne faut pas hésiter à contacter.
Anne Perzo-Lafond
Lejournaldemayotte.com
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