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vendredi 26 avril 2024
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Diabétiques et Ramadan : il faut toujours consulter

Pendant le Ramadan, les diabétiques sont particulièrement exposés à des risques d’hypoglycémie, une baisse du taux de sucre dans le sang. La nutritionniste Beatrice Andrien expose les dangers et les précautions à prendre pendant le mois sacré des musulmans.

Le Conseil français du culte musulman a annoncé que le mois du Ramadan commencera jeudi 17 mai en France. En cette période de partage, de prière et de jeûne, plusieurs catégories de personnes doivent observer des précautions particulières. Les diabétiques, notamment, sont invités à consulter un médecin pour voir avec lui si leurs conditions leurs permettent de faire le Ramadan et, si c’est le cas, pour adapter leur traitement pendant toute la période. A Mayotte, où le taux de diabète chez les 30-69 ans était estimé par une étude de 2008 à 10,5%, contre 4,6 % en métropole, l’enjeu est de taille.

Béatrice Andrien, nutritionniste au CHM de Mamoudzou et coordinatrice de l’équipe mobile d’éducation thérapeutique.

« Les repas sont très importants pour la posologie du traitement », explique Béatrice Andrien, nutritionniste au CHM de Mamoudzou et coordinatrice de l’équipe mobile d’éducation thérapeutique. « Il y a aussi des thérapies qui font chuter le taux de sucre dans le sang. Ne pas réadapter le traitement ou le réadapter par soi-même, sans consulter un médecin, entraîne un risque de déséquilibre. »
Qu’entendez-vous par déséquilibre ?
« Le traitement pour le diabète est calibré sur les repas pris dans la journée, mais pendant le Ramadan les horaires des repas changent. Les patients jeûnent pendant la journée mais ils gardent leur activité, ils travaillent, ils font de l’activité physique… Cela peut causer des crises d’hypoglycémie, c’est-à-dire d’une baisse du taux de sucre dans le sang, et parfois d’hyperglycémie. Si on n’intervient pas rapidement, on peut faire des malaises et même des comas diabétiques. »
Le jeûne du Ramadan est donc déconseillé pour les patients diabétiques ?
« Seulement le médecin qui suit le patient peut lui dire s’il peut ou non faire le Ramadan. Sous certaines conditions, c’est possible, mais il faut consulter. Nous savons que les patients musulmans sont tiraillés entre l’importance qui a pour eux cette période de jeûne et de prière et la nécessité de suivre leur traitement. Même si le Coran dit qu’on est dispensé de jeûne en cas de maladie ou de voyage, ils vivent souvent un paradoxe personnel. Manger alors que les autres ne le font pas entraîne une certaine honte et signifie aussi afficher sa maladie, ce qui n’est pas toujours vraiment ‘assumé’. Alors ils ne mangent pas ou ils se cachent pour le faire et cela interfère avec la prise du traitement. »
Quels sont les symptômes d’une crise hypoglycémique ?
Le CHM de Mamoudzou

« Les symptômes les plus communs comprennent souvent une transpiration hors du commun, un sens de faim intense et de fatigue. La baisse du taux de sucre peut aussi entraîner des vertiges et des tremblements. Mais chaque personne est unique, donc les symptômes peuvent varier d’un patient à l’autre. »
Comment réagir lors d’une crise ?
« Il faut faire remonter le niveau de sucre le plus vite possible ou on risque de tomber dans le coma. L’idéale est d’avaler du sucre en morceaux. 3 ou 4 morceaux ou deux cuillères à soupe de sucre en poudre chez les adultes peuvent suffire en un premier temps. Ensuite, il faut manger. Et assumer du sucre lent, comme celui contenu dans les fruits ou dans le pan complet. Le pain blanc contient du sucre rapide mas le manger avec quelque chose, de la viande ou du poisson, permet de ralentir son absorption. Dans tous les cas, il faut aller voir son médecin et voir avec lui si on a besoin de réadapter son traitement. »
Une simple piqûre permet d’évaluer sa glycémie sanguine

L’équipe mobile d’éducation thérapeutique tient régulièrement des ateliers sur le diabète et le Ramadan dans tout le département. Pour participer aux ateliers afin d’apprendre à mieux vivre avec sa maladie, il faut s’adresser à un soignant, un médecin ou un autre professionnel de santé, qui signera une proposition d’inclusion dans le programme.

Anne Perzohttps://lejournaldemayotte.yt
Anne PERZO Le journal de Mayotte https://lejournaldemayotte.yt

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