28.9 C
Dzaoudzi
vendredi 3 mai 2024
AccueilEducationLe shimaoré et le kiboushi à l’école : la réponse du ministre...

Le shimaoré et le kiboushi à l’école : la réponse du ministre Blanquer à Mansour Kamardine

Le ministre de l’Education nationale Jean-Michel Blanquer a répondu le 7 août dernier à une question posée le 13 février par le député Mansour Kamardine sur la l’enseignement des langues maternelles à Mayotte.

Pour l’outre-mer, cinq langues ou familles de langues sont concernées, explique le ministre au député Kamardine : le créole, le tahitien, les langues mélanésiennes (drehu, negone, païci, aïje), le wallisien et le futunien. Comme il le rappelle, la principale difficulté qui se pose à Mayotte est la transcription écrite, stabilisée et normée du shimaoré et du kibouchi, les acteurs doivent se mettre d’accord sur une orthographe unique, l’association Shimé avait d’ailleurs été contactée à cet effet.

D’autres conditions se rajoutent : « La disponibilité de ressources scientifiques, didactiques et pédagogiques et de professeurs formés, l’existence d’un corpus littéraire écrit suffisant et varié. Au regard de ces critères, ajouter le shimaoré et le kibushi à la liste des langues faisant l’objet d’un enseignement de langue et culture régionales paraît pour l’heure prématuré ».

On apprend d’autre part que le cadre légal ne permet pas une telle mesure, « l’article L. 372-1 du code de l’éducation précise en effet que l’article L.312-10 du même code portant sur les langues régionales n’est pas applicable à Mayotte. » Du travail pour les parlementaires donc. En attendant, un autre article est encourageant puisqu’il précise que « dans les académies d’outre-mer, des « approches pédagogiques spécifiques » sont prévues dans l’enseignement de l’expression orale ou écrite et de la lecture. Les membres des équipes éducatives sont encouragés à s’appuyer sur la langue maternelle des élèves et sur les compétences linguistiques acquises par les jeunes enfants dans la maîtrise de cette langue pour favoriser leur apprentissage du français. »

Introduction progressive du français en maternelle

Une question posée le 13 février par député Mansour Kamardine

Le ministre Blanquer détaille d’ailleurs les deux dispositifs mis en place à Mayotte pour pallier l’absence d’apprentissage des langues maternelles, et pour que celles-ci fassent « le lien ».

« Plurilinguisme » expérimenté à l’école maternelle depuis 2015 permet la structuration de la langue maternelle des enfants, que ce soit le shimaoré ou le kibushi, et l’introduction progressive de la langue française. Lors des premiers mois de la classe de petite section, le professeur et l’agent territorial spécialisé des écoles maternelles (ATSEM) parlent la ou les langues locales et les élèves sont libres de choisir la langue dans laquelle ils s’expriment. À partir de janvier, un enseignant s’exprimant en langue locale enseigne durant la première partie de la journée, puis un enseignant francophone co-intervient avec lui avant de prendre en charge seul la fin de la journée ; l’ATSEM parle en langue (s) locale (s) et peut traduire les propos de l’enfant à l’enseignant francophone. En moyenne section, l’organisation de la seconde partie de l’année de petite section est reprise ; peu à peu, les enfants sont mis en situation de se faire comprendre de l’enseignant sans l’aide de la traduction. Enfin, en grande section, l’organisation est inversée (enseignant francophone en début de journée, co intervention des deux enseignants puis enseignant en langue locale en fin de journée). En outre, afin de donner des repères partagés et de faciliter l’intégration de l’école dans le quotidien, les parents sont encouragés à visiter la classe et à y intervenir.

L’autre dispositif appelé « Éveil aux langues », permet de mettre les élèves de maternelle en contact avec des corpus oraux et écrits dans différentes langues, dont le shimaoré et le kibushi. Le vice-rectorat encourage en parallèle le développement de divers outils pédagogiques : un imagier plurilingue multimédia, construit par des enseignants, est ainsi mis à la disposition des écoles. Enfin, l’accent est mis sur la formation des personnels enseignants pour aider les enseignants locuteurs natifs à utiliser les deux langues vernaculaires.

« Ce recours au shimaoré et au kibushi est alors un moyen, et non une fin, il doit aider les élèves à dépasser d’éventuelles inhibitions et à rester engagés dans les apprentissages », conclut Jean-Michel Blanquer. (Lire Langues régionales QST-AN-15-5415QE)

A.P-L.
Lejournaldemayotte.com

Anne Perzohttps://lejournaldemayotte.yt
Anne PERZO Le journal de Mayotte https://lejournaldemayotte.yt

2 Commentaires

Comments are closed.

RESTONS EN CONTACT

Inscrivez-vous à la lettre d'information du JDM afin de garder en oeil sur l'actualité mahoraise

L'actualité

AVIS DE CONSTITUTION AUTO SHOP 976

139510
  Par acte SSP du 14/09/2022, il a été constitué une SAS dénommée : AUTO SHOP 976 Siège social : 25 Rue Bahoni 97615 Pamandzi Capital :...
+26
°
C
+27°
+24°
Mamoudzou
Samedi, 04
Dimanche
+25° +24°
Lundi
+25° +24°
Mardi
+25° +24°
Mercredi
+25° +24°
Jeudi
+25° +24°
Vendredi
+25° +24°
Prévisions sur 7 jours
Campagne, politique, Mayotte

Tribune – De l’art du discours à la formule

139510
Qui pour relever les défis de nos grands orateurs du passé ? Peu de noms émergent de la tribune de Madi Abdou N'tro, voire aucun, sur les dernières campagnes, laissant sans doute "un sentiment d'imposture" chez les électeurs

Départementales Sada : remaniements en vue au conseil départemental

139510
L’issue du scrutin a parlé : c’est donc le binôme Soula Saïd Souffou/Mariam Saïd Kalame qui intègre les bancs de l’assemblée départementale. Ce qui implique des réélections au menu du conseil départemental les jours prochains. Avec l’éventualité d’une refonte complète des vice-présidences, comme nous l’expliquons

Départementales partielles : Soula S. Souffou et Mariame S. Kalame élus avec 52,26% des voix

139510
Ils étaient en tête au premier tour, et ont creusé l’écart à l’issue du second : le binôme surprise Souffou/Kalame qui n’était pas présent sous cette configuration en 2021, est le nouveau duo d’élus qui intègre le conseil départemental.
Comores, Azali Assoumani

Comores : un ténor de l’opposition appelle à une désescalade politique

139510
L’ancien gouverneur de la Grande-Comores, Mouigni Baraka Said, estime qu’il est temps de dialoguer avec le président Azali Assoumani dans l’intérêt du pays et de la population. L’homme politique se reconnait toujours dans l’opposition mais s’oppose toutefois à "ces querelles sans fin et sans véritable perspectives de sortie de crise". Une démarche mal digérée par les autres opposants qui refusent tout dialogue avec le président Azali Assoumani depuis son élection le 24 mars 2019.
Départementale, Sada, Mayotte

Départementales partielles à Sada : Saïd Souffou-Mariam Kalame en tête

139510
Le 1er tour de l'élection partielle des conseillers départementaux du canton de Sada se tenait ce dimanche 25 septembre. Le canton est toujours scruté de prés pour être l'un des épicentres politiques locaux. Les élections...