Avant que les visiteurs ne se déversent sur les stands pour déguster jacques ou samossas aux crevettes, pour se coiffer d’un chapeau de Sada ou acheter un porte-clés aux couleurs des chiromani, ils étaient arrêtés à la porte pour signer une pétition de demande de sécurisation du site.
Des sites, plutôt, puisque celui de Valarano où se sont déjà déroulées deux agressions, est particulièrement concerné. Il abrite des élevages laitiers, mais aussi de volailles, et la cocoteraie, « c’est d’ailleurs sur celle-ci que son responsable s’est fait agresser il y a un an », rapporte Cécile Morelli, Chargée de mission du lycée. Un troisième site est également concerné, celui de l’atelier agroalimentaire.
A la suite du violent cambriolage du lycée agricole en avril 2018, où 8 personnes armées de chombo avaient fait irruption dans la nuit, neutralisant les alarmes, pour dérober du matériel informatique, des gardiens avaient été recrutés, « mais sur nos fonds propres. Nous sécurisons aussi Valarano depuis le 1er novembre, mais toujours sur un budget qui n’était pas destiné à ça. Nous allons être obligés à un moment de répercuter les coûts sur les produits vendus, dont les poulets. »
Les canards ne s’envolent plus
Le personnel du lycée demande des moyens à la Direction de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt (DAAF), mais sans écho pour l’instant, « c’est notre autorité de tutelle, la Direction Générale de l’Enseignement et de la Recherche du ministère de l’Agriculture, qui doit débloquer ces fonds destinés au gardiennage ».
Depuis que leurs gardiens sont opérationnels sur le lycée agricole, ils ont constaté une nette amélioration de la situation, « il n’y a plus de vols de canards », nous arrivons à planifier la production maintenant.
Ils demandent également une formation de self-défense, « et des talkies walkies, équipés d’un système d’alerte, beaucoup plus efficace que les téléphones portables ».
Si le marché paysan s’est malgré tout tenu, “c’est justement pour ne pas priver le lycée de ces recettes supplémentaires à un moment où nos besoins sont importants”. Les élèves ne sont donc plus accueilli depuis dix jours, “un mouvement qui mobilise les personnels adhérents à l’intersyndicale et les non syndiqués”.
Anne Perzo-Lafond
Lejournaldemayotte.com
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