Ce mercredi matin à 9h04, les murs ont de nouveau tremblé, le Bureau des Recherches Géologiques et Minières (BRGM) a enregistré une magnitude 4.8.
Une bonne occasion pour faire le point des recherches des origines de cet essaim de séismes. Ce que fait la préfecture de Mayotte en indiquant que l’IGN, l’Institut national de l’information géographique et forestière, relève « en permanence et de manière routinière » les données sur les quatre stations GPS permanentes de Mayotte qui sont reliées à un réseau permanent dénommé RGP (Réseau GNSS « Global Navigation Satellite System » Permanent). Ce réseau est constitué de plusieurs centaines de stations à travers la planète et enregistre en continu les informations envoyées par différents satellites.
« L’étude des données de ces quatre stations GPS a fait l’objet d’un suivi particulier par l’IGN/SGN (service de géodésie et nivellement) depuis le début de l’essaim de séisme.
Depuis juillet 2018, un léger déplacement de l’ensemble de ces stations GPS d’environ 50 mm vers l’est et d’environ 25 mm vers le bas a été mesuré.
Source magmatique
Ces déplacements terrestres ont fait l’objet d’une analyse par le département géologie de l’ENS (Ecole Normale Supérieure). Les données GPS et la modélisation du phénomène laisseraient penser en première hypothèse à une origine volcanique des derniers signaux sismiques observés. Une source magmatique pourrait donc se situer à environ 50 km de l’île (dans la zone de l’essaim) et entre 20 et 30 km de profondeur.
On se souvient que lors du passage de la mission d’experts à Mayotte en juin dernier, l’hypothèse de la naissance d’un volcan avait été reléguée au second plan. Le sismologue Bastien Colas avait indiqué qu’ « il n’y a de lien entre les essaims et un volcan », rajoutant, « on ne peut pas encore dissocier les deux ».
Le glissement vers l’est des plaques à partir du Rift de l’Afrique de l’est était alors privilégié.
Cette origine magmatique qui pourrait donner naissance à un volcan, n’est encore qu’une « hypothèse de travail », précise la préfecture, et doit encore être documentée par l’accumulation de données supplémentaires, vérifiée, puis validée ou invalidée par la communauté scientifique mobilisée sur l’étude de l’essaim de séisme de Mayotte.
La préfecture et le BRGM poursuivront la diffusion des informations scientifiques relatives à ce phénomène, afin de permettre une information la plus complète de la population.
Anne Perzo-Lafond
Lejournaldemayotte.com
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