29.9 C
Dzaoudzi
vendredi 19 avril 2024
AccueilEconomieExit le vieux PIB 2014, l’INSEE produit celui de 2016, en hausse...

Exit le vieux PIB 2014, l’INSEE produit celui de 2016, en hausse de 7,2%

Grand bond en avant au niveau de la production statistique : jusqu’à présent c’est le PIB de 2014 qui servait de référence pour Mayotte, contre 2016 pour les autres DOM. L’INSEE rectifie la donne, et détaille l’accroissement d’une richesse toujours basée sur la consommation à Mayotte et non sur le tissu économique.

Nous avions pointé cet injuste référence au PIB de 2014 pour Mayotte dans le budget outre-mer pour 2019, quand celui de 2016 était utilisé pour les autres Départements d’Outre-Mer. L’INSEE vient de réparer ce retard, et plus même, puisque ce n’est pas le cru 2015 qui nous est proposé ce mercredi, mais 2016.

Cet indicateur qui mesure la production économique d’un territoire, parvient à quantifier la richesse produite. Le PIB s’élève à 2.322 millions d’euros à Mayotte en 2016, « une hausse de 7,2% par rapport à 2015 ». Ramené par habitant, il progresse que de 3,2%, pour atteindre 9.220 euros. Un montant « très éloigné du niveau national qui est 3,5 fois plus élevé », modère l’INSEE.

De plus, Mayotte ne produisant pas grand chose, il n’y a pas vraiment lieu de se réjouir. « L’augmentation du PIB est portée par celles de la consommation des ménages et des administrations publiques. La valeur ajoutée des administrations publiques croît de 8,3 % en un an, celle générée par les sociétés de 7 %. »

Une consommation soutenue artificiellement

Les différentes contributions au PIB

La hausse de l’indexation des salaires qui a atteint son maximum de 40% au 1er janvier 2017, en soutenant la consommation, explique la croissance du Revenu Disponible Brut des ménages (RDB, la somme des salaires, des revenus mobiliers et immobiliers, des prestations sociales à laquelle on retranche les cotisations sociales et les impôts), + 7,6 % en 2016. Le pouvoir d’achat par habitant augmente lui, de 3,4%.

La consommation des ménages est donc le premier moteur de la croissance du PIB : elle contribue pour 5 points à l’augmentation du PIB. Elle progresse de 8,8 % en 2016. Elle représente ainsi 55 % du PIB, soit une part proche de celle observée au niveau national (52 %).

En hausse de 6,6 % en valeur sur un an, la consommation des administrations publiques est le second moteur de la croissance à Mayotte en 2016 : elle contribue pour 4 points à l’augmentation du PIB. Elle correspond aux services fournis par les administrations, notamment dans les domaines de l’éducation et de la santé. Particulièrement dynamique à Mayotte, la dépense de consommation finale des administrations publiques représente 56 % du PIB et pèse donc largement plus qu’au niveau national (24 %). Le faible développement du tissu économique privé dans l’économie mahoraise en est la principale explication.

Trop d’importation nuit à la santé

Sans importations, point de salut

L’investissement recule de 2 % en 2016 et s’établit à 319 millions d’euros. Cette baisse s’explique à la fois par une diminution de l’investissement des entreprises non financières qui se concentre sur quelques entreprises et par un recul de l’investissement des ménages.

Fortement déficitaire, la balance commerciale continue de peser négativement sur le PIB : le solde du commerce extérieur atteint – 581 millions d’euros, soit 25 % du PIB. Ce ratio est comparable à celui observé dans les autres départements d’outre-mer.
Essentiellement constituées des dépenses des touristes qui séjournent à Mayotte, les exportations pèsent peu (30 millions d’euros) et se maintiennent. Dans le même temps, la dépendance de Mayotte aux importations est toujours aussi forte et contribue négativement à l’évolution du PIB en valeur en 2016 (- 1 point).

Les entreprises ne contribuent que pour 27%

En 2016, la valeur ajoutée dégagée par les sociétés progresse de 7 %. Elle représente ainsi 27 % du PIB. Ce ratio reste très éloigné des standards nationaux (55 %).

Les rémunérations des salariés de ces sociétés augmentent un peu moins vite que leur valeur ajoutée en 2016 (+ 5 %). De son côté, la valeur ajoutée dégagée par les ménages représente 21 % du PIB en 2016. La moitié provient du service de logement (loyers réels ou imputés). L’autre moitié est générée par des entrepreneurs individuels qui exercent dans les secteurs de l’agriculture, du commerce, de la santé et de la construction.

On le voit, notre économie est donc toujours très dépendante de la consommation des ménages et de celle des administrations publiques. Cependant désormais, pour porter la première, le rattrapage de l’indexation étant aligné sur les autres DOM, seules les prestations sociales peuvent encore augmenter, ce qu’elles ont fait en 2016, de 11 %, et représentent 9,7 % du RDB en 2016, très loin néanmoins de la part mesurée au niveau national (36 %), c’est prometteur. 2016, c’est aussi « l’Annus horribilis » pour les taxes foncière et d’habitation qui ont augmenté de 18 %, modérant ainsi la hausse du RDB. Cette année, on peut compter sur la baisse des impôts fonciers pour continuer à doper le pouvoir d’achat.

En dehors de ces ajustements fiscaux et sociaux qui boostent la consommation, il faut donc toujours trouver des leviers de croissance autres, pour que les sociétés dégagent de la valeur ajoutée et participent plus activement à la croissance du PIB.

A.P-L.

Anne Perzohttps://lejournaldemayotte.yt
Anne PERZO Le journal de Mayotte https://lejournaldemayotte.yt

1 COMMENTAIRE

Comments are closed.

RESTONS EN CONTACT

Inscrivez-vous à la lettre d'information du JDM afin de garder en oeil sur l'actualité mahoraise

L'actualité

AVIS DE CONSTITUTION AUTO SHOP 976

139510
  Par acte SSP du 14/09/2022, il a été constitué une SAS dénommée : AUTO SHOP 976 Siège social : 25 Rue Bahoni 97615 Pamandzi Capital :...
+26
°
C
+27°
+24°
Mamoudzou
Samedi, 04
Dimanche
+25° +24°
Lundi
+25° +24°
Mardi
+25° +24°
Mercredi
+25° +24°
Jeudi
+25° +24°
Vendredi
+25° +24°
Prévisions sur 7 jours
Campagne, politique, Mayotte

Tribune – De l’art du discours à la formule

139510
Qui pour relever les défis de nos grands orateurs du passé ? Peu de noms émergent de la tribune de Madi Abdou N'tro, voire aucun, sur les dernières campagnes, laissant sans doute "un sentiment d'imposture" chez les électeurs

Départementales Sada : remaniements en vue au conseil départemental

139510
L’issue du scrutin a parlé : c’est donc le binôme Soula Saïd Souffou/Mariam Saïd Kalame qui intègre les bancs de l’assemblée départementale. Ce qui implique des réélections au menu du conseil départemental les jours prochains. Avec l’éventualité d’une refonte complète des vice-présidences, comme nous l’expliquons

Départementales partielles : Soula S. Souffou et Mariame S. Kalame élus avec 52,26% des voix

139510
Ils étaient en tête au premier tour, et ont creusé l’écart à l’issue du second : le binôme surprise Souffou/Kalame qui n’était pas présent sous cette configuration en 2021, est le nouveau duo d’élus qui intègre le conseil départemental.
Comores, Azali Assoumani

Comores : un ténor de l’opposition appelle à une désescalade politique

139510
L’ancien gouverneur de la Grande-Comores, Mouigni Baraka Said, estime qu’il est temps de dialoguer avec le président Azali Assoumani dans l’intérêt du pays et de la population. L’homme politique se reconnait toujours dans l’opposition mais s’oppose toutefois à "ces querelles sans fin et sans véritable perspectives de sortie de crise". Une démarche mal digérée par les autres opposants qui refusent tout dialogue avec le président Azali Assoumani depuis son élection le 24 mars 2019.
Départementale, Sada, Mayotte

Départementales partielles à Sada : Saïd Souffou-Mariam Kalame en tête

139510
Le 1er tour de l'élection partielle des conseillers départementaux du canton de Sada se tenait ce dimanche 25 septembre. Le canton est toujours scruté de prés pour être l'un des épicentres politiques locaux. Les élections...