Neuf rapports étaient à l’ordre du jour ce mardi lors de la séance plénière du département. Auxquels s’est rajouté un petit 10ème, adressé par la préfecture, sur la répartition des amendes liées aux infractions routières aux communes de moins de 10.000 habitants. Elles en recevront la perception à part égale.
Les conventions de partenariat avec La Réunion étaient très débattues, même houleusement débattues, comme nous l’avons rapporté. Un calme olympien est revenu ensuite, redonnant de la qualité aux échanges. Revenons rapidement sur la coopération médico-sociale avec La Réunion, pour les incompréhensions qu‘elle a suscitées.
Avant d’en débattre, le conseiller Aynoudine Salimé, avertissait : « Attention qu’après la séparation de nos deux ARS et nos deux hôpitaux anciennement partenaires au sein du GHT, les acteurs réunionnais ne viennent pas récupérer aujourd’hui ce qu’ils ont perdu hier. Il ne faudrait pas donner l’autorité de gestion de notre administration à leurs élus ! »
« Un enfant vacciné nous protège tous ! »
De manière plus globale, Nomane Ousseni interrogeait sur l’implication du conseil départemental en matière de Protection Maternelle Infantile (PMI), « quand on sait que les trois-quarts des naissances sont le fait de femmes étrangères ». Dans son avis, le Conseil économique et social estime également qu’en l’absence de transfert de compétences d’action sociale de la part de l’Etat, toute compensation financière de sa part ne doit pas partir dans le budget annexe Enfance et Familles, mais doit abonder le budget général… Avec le risque qu’il parte sur d’autres postes, et laisse en déshérence enfants en danger, et PMI, comme c’était le cas ces dernières années.
Le DGA du Pôle Enfance, Famille, Philippe Peytour, défendait la coopération avec La Réunion, « pour apprendre de leurs erreurs, et étudier le fonctionnement du système médico-social. » Il expliquait que, quelque soit sa nationalité, un enfant vacciné, couvrait toute la collectivité, « or, la couverture vaccinale est de 50% à Mayotte, avec une circulation de virus infantiles qui peuvent être mortels pour les adultes. » Une vaccination assumée par l’Etat, qui verse 3 millions d’euros chaque année pour cela. La planification familiale permettra selon lui de limiter les grossesses précoces, « 5% des femmes enceintes sont mineures ici ».
Le STM déficitaire de 11 millions d’euros
Du côté des finances, une décision modificative au budget primitif devait être votée en raison de 9 millions d’euros de recettes supplémentaires, notamment du supplément familial. Ils seront notamment affectés aux provisions pour contentieux, « 5 millions d’euros à la CCI pour la résiliation anticipée du contrat de concession portuaire, en attendant la décision du tribunal », rapportait Ben Issa Ousseni, élu Chargé des Finances. En référence au transfert de Délégation de Service Public en 2013. Les 42 millions d’euros de compensation de l’Aide sociale à l’Enfance sur la période 2009-2015 et les 9,6 millions par an sont affectés au budget annexe (donc pas inscrit au budget général), ainsi que les 105 millions d’euros sur 3 ans des PMI. Un budget annexe qu’Issa Abdou, élu chargé du social, parvient à préserver contre vents et marées.
Quant au STM, il fait encore des vagues. Le Service maritime des barges du Département est largement déficitaire, avec des recettes de 4 millions d’euros qui sont loin de couvrir des dépenses de 15 millions d’euros, le département doit financer la différence de 11 millions d’euros. Notamment en raison d’un prix de billet très bas, un service subventionné au titre du social par le Département donc. Et avec des dysfonctionnements en matinée au départ du quai Ballou, signalés notamment par l’élu de Pamandzi, Daniel Zaïdani », « une proposition de réorganisation du STM sera présentée en février », répondait le DGS Mahafourou Saïdali.
Anne Perzo-Lafond
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