27.9 C
Dzaoudzi
jeudi 25 avril 2024
AccueilNon classéFrance/Comores : un assouplissement des conditions de visas signé en… avril 2011 !

France/Comores : un assouplissement des conditions de visas signé en… avril 2011 !

« Des décisions consensuelles », c’est ainsi que sont jugés les points de l’accord portant notamment sur la question du visa d’entrée à Mayotte, signé entre le gouvernement comorien et l’ambassade de France en 2011… au moment même où Mayotte disait « oui » à la France pour sa départementalisation.
Ce qui explique sans doute que ce texte public n’ait fait l’objet d’aucune publicité à l’époque. Le problème c’est qu’il a été entériné, rendant applicables les mesures arrêtées par les deux parties. Avant d’en aborder les points, replaçons la signature dans le contexte.
Le 1er mars 2011, une première crise éclate : le gouvernement comorien refuse d’accepter ses ressortissants reconduits à la frontière depuis Mayotte, en invoquant l’impossibilité de vérifier leur identité, et leur passé judiciaire sur le sol mahorais. Le gouvernement français d’alors se plie au dialogue, qui se noue au cours de 3 rencontres, les 24, 26 et 31 mars 2011, et qui aboutiront à cet accord.
Des échanges qui se tiennent en petit comité puisque ne sont présents que le ministre des Relations Extérieures Comorien, Djaffar Mohamed Amhmed Mansoib, et l’ambassadeur de France, Luc Hallade, qui est revenu à Mayotte depuis, notamment pour travailler sur les relations franco-comoriennes, et présent en arrière plan de la feuille de route décriée de septembre 2017… Aucune personnalité Mahoraise n’était donc associée aux échanges.

Des exigences entendues

La partie comorienne va exiger plusieurs points avant d’accepter de nouveaux la reconduite de ses ressortissants. Loin de taper du poing sur la table, la diplomatie française lui accorde crédit, sur le papier en tout cas.
Notamment sur la question du visa d’entrée à Mayotte que le gouvernement comorien veut voir supprimé. La réponse de l’ambassadeur de France va bien au delà de la feuille de route qui avait fait descendre la population dans la rue à Mayotte en septembre 2017. On peut en effet lire que la partie française est « prête à examiner toute mesure d’assouplissement des conditions d’octroi et de délivrance du visa d’entrée à Mayotte », et avec une ouverture même, « dans le cadre de la problématique plus large de la circulation des personnes et des biens sur laquelle de premiers échanges de vue ont eu lieu ».
Des décisions « applicables dès la signature du présent compte rendu », donc, et les signataires ne manquaient pas d’humour, à la date où Mayotte était en liesse, à l’exact lendemain de sa départementalisation !

400.000 euros sans contrepartie

Peu de temps après, le 17 juin 2011, une nouvelle signature franco-comorienne de sortie de crise engageait la France dans une aide budgétaire de 400.000 euros. Sans contrepartie réelle, si l’on en croit le rapport fourni en décembre dernier par la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale, (LIEN) si ce n’est celle de ne plus revendiquer l’île de Mayotte. Ce que l’Union des Comores a validé par oral, sans jamais le transcrire dans les faits… pour en faire son principal argument de chantage.
Cet accord pourrait passer comme l’ancêtre de la feuille de route, où l’on accepte la « non séparation des familles » lors des reconduites, et le « non refoulement de personnes malades et d’enfants scolarisés ». Le gouvernement comorien sera également entendu sur sa demande de rénovation du Centre de Rétention Administrative (CRA) invoquant un non respect des « normes exigibles en la matière ». L’ambassadeur explique qu’après la réhabilitation de l’ancien CRA, un nouveau allait sortir de terre. Inauguré depuis, en septembre 2015.

Luc Hallade, ex-ambassadeur aux Comores

Clash autour des élections présidentielles aux Comores

Un document signé sous l’ère Sarkozy, et qui éclaire sous un nouveau jour les rencontres entre François Hollande et les présidents comoriens, Ikililou Dhoinine en 2014, puis Azali Assoumani en octobre 2016.
Bien qu’elle ait été représentée par son ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, la population Mahoraise, méfiante, a déploré que ses élus soient écartés lors de la signature de la dernière feuille de route en septembre 2017. Pour demander d’y être associée dorénavant. Mais que dire alors d’un document signé par un ministre comorien, sans son vis à vis Français, avec la seule présence d’un ambassadeur ?!
L’accord-cadre actuellement en gestation qui engage l’Union des Comores sur la surveillance de ses côtes, et propose une coopération régionale de grande ampleur et contrôlée pour développer son territoire, est rédigé cette fois en concertation avec les parlementaires Mahorais. Mais un dernier rebondissement viendrait perturber le calendrier : selon nos informations, après l’invalidation de la Cour suprême de Moroni de la candidature de deux opposants de poids* à Azali Assoumani pour la présidence des Comores, la France a suspendu les discussions la semaine dernière.

Anne Perzo-Lafond

Retrouver l’intégralité du compte-rendu des réunions de concertation de mars 2011

*L’ancien vice-président Mohamed Ali Soilihi et le député Ibrahim Mohamed Soulé

Comments are closed.

RESTONS EN CONTACT

Inscrivez-vous à la lettre d'information du JDM afin de garder en oeil sur l'actualité mahoraise

L'actualité

AVIS DE CONSTITUTION AUTO SHOP 976

139521
  Par acte SSP du 14/09/2022, il a été constitué une SAS dénommée : AUTO SHOP 976 Siège social : 25 Rue Bahoni 97615 Pamandzi Capital :...
+26
°
C
+27°
+24°
Mamoudzou
Samedi, 04
Dimanche
+25° +24°
Lundi
+25° +24°
Mardi
+25° +24°
Mercredi
+25° +24°
Jeudi
+25° +24°
Vendredi
+25° +24°
Prévisions sur 7 jours
Campagne, politique, Mayotte

Tribune – De l’art du discours à la formule

139521
Qui pour relever les défis de nos grands orateurs du passé ? Peu de noms émergent de la tribune de Madi Abdou N'tro, voire aucun, sur les dernières campagnes, laissant sans doute "un sentiment d'imposture" chez les électeurs

Départementales Sada : remaniements en vue au conseil départemental

139521
L’issue du scrutin a parlé : c’est donc le binôme Soula Saïd Souffou/Mariam Saïd Kalame qui intègre les bancs de l’assemblée départementale. Ce qui implique des réélections au menu du conseil départemental les jours prochains. Avec l’éventualité d’une refonte complète des vice-présidences, comme nous l’expliquons

Départementales partielles : Soula S. Souffou et Mariame S. Kalame élus avec 52,26% des voix

139521
Ils étaient en tête au premier tour, et ont creusé l’écart à l’issue du second : le binôme surprise Souffou/Kalame qui n’était pas présent sous cette configuration en 2021, est le nouveau duo d’élus qui intègre le conseil départemental.
Comores, Azali Assoumani

Comores : un ténor de l’opposition appelle à une désescalade politique

139521
L’ancien gouverneur de la Grande-Comores, Mouigni Baraka Said, estime qu’il est temps de dialoguer avec le président Azali Assoumani dans l’intérêt du pays et de la population. L’homme politique se reconnait toujours dans l’opposition mais s’oppose toutefois à "ces querelles sans fin et sans véritable perspectives de sortie de crise". Une démarche mal digérée par les autres opposants qui refusent tout dialogue avec le président Azali Assoumani depuis son élection le 24 mars 2019.
Départementale, Sada, Mayotte

Départementales partielles à Sada : Saïd Souffou-Mariam Kalame en tête

139521
Le 1er tour de l'élection partielle des conseillers départementaux du canton de Sada se tenait ce dimanche 25 septembre. Le canton est toujours scruté de prés pour être l'un des épicentres politiques locaux. Les élections...