27.9 C
Dzaoudzi
vendredi 19 avril 2024
AccueilEducationTsararano, témoignage d'un enseignant "traumatisé"

Tsararano, témoignage d’un enseignant “traumatisé”

"Je ne dors plus la nuit" confie un enseignant confronté aux violences de lundi au lycée de Tsararano. Entre la peur des machettes et les gaz lacrymogènes, il dit osciller entre peur et colère et se dit "traumatisé" par ces affrontements.

Les événements de ces derniers jours pèsent lourd pour les enseignants du lycée de Tsararano, en première ligne des violences dès lundi.

Un enseignant raconte la scène. “Dès 15 heures, des individus non identifiés, qui ne sont pas du lycée, ont essayé de rentrer dans l’établissement, ce qui a créé un mouvement de panique. Comme ils voulaient entrer au lycée les gendarmes ont riposté avec du gaz lacrymogène et les ont repoussés. Mais on a aussi subi ces jets de gaz lacrymogène car vers 16 heures le vent ramenait les fumées vers l’établissement. On était cantonnés sur le parking et on a dû se couvrir le visage.

Plus tard on m’a raconté qu’un individu a réussi a rentrer par l’autre côté, il avait une machette et a menacé un surveillant. Nous on était toujours sur le parking, on était bloqués au lycée car les gendarmes essayaient de sécuriser l’établissement. Vers 17h30, il y a eu un moment de calme, on a essayé de quitter le lycée progressivement et on a pu rentrer chacun chez soi. Par la suite on nous a rapporté qu’il y avait eu des voitures et des maisons brûlées.”

Une après-midi infernale donc, qui laisse des traces.

A cause du vent les gaz lacrymogène ont indisposé le personnel cantonné sur le parking

“On est tous un peu traumatisés. Ce mercredi au lycée on a essayé de parler, une commission a recueilli le témoignage des victimes. Beaucoup sont traumatisés, pas mal de collègues ne sont pas venus hier et aujourd’hui. Demain (jeudi) on n’accueille pas les élèves, on exerce notre droit de retrait. Entre nous, moi je ne dors plus, même si je n’ai pas vu la machette, mais il y avait les gaz partout, je revois les images quand je ferme les yeux.”
Ce mercredi, le personnel s’est réuni pour réfléchir aux réponses à apporter à ce regain de violence. “Le personnel s’est réuni ce mercredi toute la journée, on a discuté avec les chefs et demain on reçoit une délégation du rectorat pour leur remonter nos revendications”.

Parmi ces dernières, le personnel s’est mis d’accord sur trois grands points : la sécurisation, la communication et le personnel encadrant.

“Il faudrait déjà sécuriser le lycée, au moins mettre deux grillages. Là il y en un seul, côté végétation, la verdure a recouvert tout le grillage, il faudrait que ça soit débroussaillé et doublé pour dissuader les intrus.
On demande aussi que les surveillants soient à temps plein, car beaucoup sont à mi-temps.
Enfin on demande que la communication soit meilleure, car mardi on s’est rendus au lycée sans savoir ce qu’on allait faire faute de communication sur la situation, on aimerait une communication immédiate. Le dialogue avec la hiérarchie se fait, mais ce manque de communication crée des petites tensions.”

Les élèves pourraient être de nouveau accueillis dès vendredi, mais les enseignants pourraient privilégier des temps d’échange et d’écoute et ne pas faire cours. En tout cas, “tant qu’on n’aura pas d’actions concrètes, on poursuivra le mouvement” promet cet enseignant.

Y.D.

11 Commentaires

RESTONS EN CONTACT

Inscrivez-vous à la lettre d'information du JDM afin de garder en oeil sur l'actualité mahoraise

L'actualité

AVIS DE CONSTITUTION AUTO SHOP 976

139522
  Par acte SSP du 14/09/2022, il a été constitué une SAS dénommée : AUTO SHOP 976 Siège social : 25 Rue Bahoni 97615 Pamandzi Capital :...
+26
°
C
+27°
+24°
Mamoudzou
Samedi, 04
Dimanche
+25° +24°
Lundi
+25° +24°
Mardi
+25° +24°
Mercredi
+25° +24°
Jeudi
+25° +24°
Vendredi
+25° +24°
Prévisions sur 7 jours
Campagne, politique, Mayotte

Tribune – De l’art du discours à la formule

139522
Qui pour relever les défis de nos grands orateurs du passé ? Peu de noms émergent de la tribune de Madi Abdou N'tro, voire aucun, sur les dernières campagnes, laissant sans doute "un sentiment d'imposture" chez les électeurs

Départementales Sada : remaniements en vue au conseil départemental

139522
L’issue du scrutin a parlé : c’est donc le binôme Soula Saïd Souffou/Mariam Saïd Kalame qui intègre les bancs de l’assemblée départementale. Ce qui implique des réélections au menu du conseil départemental les jours prochains. Avec l’éventualité d’une refonte complète des vice-présidences, comme nous l’expliquons

Départementales partielles : Soula S. Souffou et Mariame S. Kalame élus avec 52,26% des voix

139522
Ils étaient en tête au premier tour, et ont creusé l’écart à l’issue du second : le binôme surprise Souffou/Kalame qui n’était pas présent sous cette configuration en 2021, est le nouveau duo d’élus qui intègre le conseil départemental.
Comores, Azali Assoumani

Comores : un ténor de l’opposition appelle à une désescalade politique

139522
L’ancien gouverneur de la Grande-Comores, Mouigni Baraka Said, estime qu’il est temps de dialoguer avec le président Azali Assoumani dans l’intérêt du pays et de la population. L’homme politique se reconnait toujours dans l’opposition mais s’oppose toutefois à "ces querelles sans fin et sans véritable perspectives de sortie de crise". Une démarche mal digérée par les autres opposants qui refusent tout dialogue avec le président Azali Assoumani depuis son élection le 24 mars 2019.
Départementale, Sada, Mayotte

Départementales partielles à Sada : Saïd Souffou-Mariam Kalame en tête

139522
Le 1er tour de l'élection partielle des conseillers départementaux du canton de Sada se tenait ce dimanche 25 septembre. Le canton est toujours scruté de prés pour être l'un des épicentres politiques locaux. Les élections...