“Je peux vous garantir que ce n’est pas possible.” Pour le commandant du centre de rétention administrative de Pamandzi Dominique Bezzina, l’accusation ne tient pas une seconde. Nous l’interpellions sur un mail reçu de manière anonyme. Un homme y affirme que sa femme a été arrêtée par la police aux frontières ce lundi, et que, placée au CRA, elle n’y aurait reçu aucun repas le soir. Le matin, “un sandwich, un jus, une pomme ce midi rien a manger, et ce soir on ne sait pas” écrit-il.
Ce n’est “pas possible pour plusieurs raisons”, se défend le chef du CRA. “Quand les gens sont interpellés le soir, nous prévoyons soit des repas chauds quand ils arrivent dans l’après-midi, soit des repas froids qui sont prévus en cas d’intégration après l’heure du repas ou dans la nuit. On a toujours un lot de repas froids au cas où.
Ensuite quand ils passent la nuit chez nous, le matin ils sont systématiquement nourris, la société Panima vient préparer le petit déjeuner. Puis quand ils sont éloignés, le bateau part vers 11h30 ou midi. Or, le Ceseda (code des étrangers et du droit d’asile NDLR) prévoit qu’à partir du moment où les gens sortent du CRA, ils ne sont plus sous le régime de la rétention, on ne doit plus les nourrir. Mais on a pris la décision de prévoir quand même un panier repas pour chaque personne qui monte dans le bateau alors que la loi ne nous y oblige pas. Ainsi, tout le monde sans exception est nourri trois fois en 24h” assure le responsable.
Pour lui, la seule exception à la règle des trois repas, c’est… quand il y en a plus. “Même en phase de vérification d’identité à la DDPAF ils sont nourris. Et quand il y a un excédent de repas, certains repartent avec deux repas. On a toujours une réserve de sandwiches et de salades”.
Y.D.