« Nous allons confier aux associations Mlézi Maore, Croix Rouge, Fahamou Maecha et Messo le recrutement de 600 bénévoles, qui seront encadrés par 100 emplois aidés, qui seront là pour ouvrir des médiations », expliquait le préfet Jean-François Colombet le 12 mars dernier lors de la présentation du Plan contre les violences, donnant naissance aux Brigades de vigilance citoyenne.
Les gilets jaunes ayant prouvé leur efficacité pour leur travail de proximité avec les habitants, l’idée a été reconduite sous une forme différente. « Les gilets jaunes étaient plutôt focalisés sur Mamoudzou, là, le quadrillage est territorial, met en avant Issa Issa Abdou, vice-président du Département chargé du social, l’actualité nous donne raison, nous pâtissons de ces phénomènes de violence tous les jours, que l’on soit en confinement où ils sont particulièrement voyants ou en dehors. C’est pourquoi la prévision spécialisée est primordiale. Les Brigades de vigilance citoyenne en font partie. » Les élus ont délibéré sur leur création en commission permanente le 30 avril.
Les quatre associations recruteront chacune 25 salariés en contrats courts, soit 100 au total, et assureront leur formation. Le conseil départemental alloue 428.412 euros à cette opération. « L’objectif est d’impulser également une dynamique de participation citoyenne en développent le réseau de bénévolat encore faible sur le territoire. » Chacune des associations devra à travers ses 25 salariés, associer 125 bénévoles par secteur d’intervention, donc 500 en tout, sur de la médiation sociale.
Caractériser la délinquance
A chaque association son secteur : Koungou et Kahani pour la Croix-Rouge, Dembéni et Tsararano pour Messo, Acoua, Dzoumogne et Mtsamboro pour Fahamou Maecha et Kaweni-Mamoudzou pour Mlézi Maore. On voit que le sud n’est pas couvert, « la répartition des secteurs pourra être révisée selon les besoins des territoires », explique dans sa note le président du département qui s’est basé sur « les derniers évènements connus » pour déterminer les secteurs géographiques.
Pour Issa Abdou, ce dispositif doit fonctionner car il sollicite les associations ayant travaillé sur la prévention spécialisée dans chacune des communes. Selon lui, les maires seront impliqués. On le souhaite, « il faut rétablir chacun dans leur rôle et les communes doivent aussi œuvrer sur la prévention, c’est leur compétence à travers le Conseil local de prévention de la délinquance. »
Cela marchera si et seulement si les parents ou les référents parentaux sont impliqués à un moment du dispositif, avait évoqué le président de l’association « Deux mains pour les enfants », Chaharoumani Chamassi. Et il s’agit aussi de mettre en place une « typologie des jeunes délinquants » comme l’avait demandé l’ancien conseiller général Issihaka Abdillah, avec un objectif, « mieux les cerner ». Aura-t-on ces chiffres importants pour la connaissance du profil des jeunes qui dépassent les limites ?
L’urgence commande de les mettre en place le plus rapidement possible. « Nous avons choisi de délibérer maintenant pour être prêts après le déconfinement. Avec des recrutements effectués par Pôle emploi », conclut Issa Abdou.
Anne Perzo-Lafond