Plus il y a de tests effectués, plus il y a de positifs à Mayotte, signe que l’épidémie continue à progresser malgré le confinement. Et pour cause, c’est désormais dans les villages les plus précaires où les bangas ne permettent pas de se confiner que le virus circule désormais le plus. Si les premiers clusters se limitaient au CHM et à la PAF, “on trouve désormais une circulation du virus dans des quartiers qui sont préoccupants, notamment dans des quartiers précaires du grand Mamoudzou où les gens comprennent moins l’enjeu de l’épidémie et la nécessité de se protéger” indique Dominique Voynet.
Pour faire passer le message auprès de ces habitants particulièrement exposés, des missions vont être menées pour sensibiliser la population aux risques et aux mesures de protection à adopter. Consciente que le confinement y est impossible pour diverses raisons qui vont de l’état de l’habitat à la nécessité du logement, l’ancienne ministre veut au moins faire passer un message “protégez vos aînés”.
Renfort militaire et réorganisation en local
De leur côté, les autorités sanitaires se préparent à une explosion du nombre de cas graves. Une partie des respirateurs attendus sont arrivés, d’autres, plus gros, sont annoncés. Enfin Paris va offrir à Mayotte des respirateurs de la société Air Liquide, qui n’ont pas été demandés mais qui seront bienvenus, au cas où.
Aussi, une mission militaire est arrivée à Mayotte. La demi-douzaine de personnels devait étudier l’installation prochaine d’un hôpital de campagne qui a servi ces dernières semaines à Mulhouse. Finalement, c’est une aile du CHM qui accueillera les équipes médicales attendues en renfort. L’enjeu est de donner “encore plus de mou pour la réa et ça nous faciliterait la tâche en médecine”. Un troisième avion le mardi va dès cette semaine faciliter aussi le recours aux Evasan. Enfin le centre de Tsararano, qui dans un passé pas si lointain était un internat, et qui est depuis devenu centre d’hébergement pour malades du Covid19, pourrait se “médicaliser” pour devenir un service de soins de suite et de réadaptation (SSR) afin d’alléger le service de médecine du CHM. Méconnu, il n’accueille aujourd’hui que 6 patients.
Y.D.