C’est un appel au secours que livre le président du Département. Non pas sur la situation sanitaire qui s’améliore selon les propos de la directrice de l’ARS Mayotte, mais sur la prolongation de l’état d’urgence sanitaire, une mesure qui vient « aggraver encore cette situation ». Le président y voit des décisions qui « affaiblissent un peu plus Mayotte à un moment où nous devons retrouver de la confiance et de la sérénité ».
Affectée fin mai par un des plus gros clusters de France, le centre pénitentiaire de Majicavo, qui avait fait donné une photo dégradée de l’évolution de l’épidémie, il faut en effet que Mayotte redore son image. Soibahadine Ramadani met en avant la double peine qui nous touche, « celle de la pandémie du Covid-19, à laquelle viennent désormais se greffer des mesures très pénalisantes en termes de transport aérien, d’activité économique, conduisant à l’isolement de l’île ».
Il demande notamment « que soit actée la reprise des vols commerciaux sans mesures pénalisantes (de type quatorzaine) pour les ressortissants de Mayotte en métropole comme à la Réunion, mais aussi dans le sens inverse. Je souhaite que des signaux positifs soit envoyés, ce qui n’est pas le cas avec cette prolongation de l’état d’urgence, véritable catastrophe en termes d’image pour notre territoire ».
Les conditions imposées ne sont plus proportionnelles à l’ampleur de l’épidémie, et vont par contre aggraver la situation, « Mayotte a besoin que les investisseurs puissent venir, que les projets touristiques puissent être menés à bien, et que les visiteurs puissent accéder à cette destination ».
Le paradoxe qui autorise les élections municipales tout en maintenant l’état d’urgence n’aura échappé à personne. Le président reprend la discrimination soulevée par Dominique Voynet, « Comment comprendre que dans la région Grand Est, très durement touchée, on puisse aujourd’hui se déplacer sans aucune restriction ni contrainte, ce qui n’est à ce jour pas le cas à Mayotte ? »
Alors qu’un décret doit être pris pour annoncer les conditions qui attendront les voyageurs en juillet et août, le président demande qu’il « ne comporte pas de mesures excessives », et « qu’une position claire soit adoptée quant aux vols commerciaux vers et depuis la Métropole et la Réunion ».
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Anne Perzo-Lafond
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