Somahazi a été créé pour répondre au besoin de préqualification et de qualification des jeunes en grande difficulté et des demandeurs d’emploi. Et 4 ans après sa naissance, il vient de muer en un CFA, un Centre de Formation pour Apprentis. L’avenir pour les jeunes en métropole comme à Mayotte.
L’apprentissage longtemps boudé comme un parent pauvre de la formation en France, excelle en Allemagne. C’est un dispositif qui permet aux jeunes de démarrer immédiatement avec un contrat de travail tout en étant formés.
Elles étaient 15 d’ailleurs ce jeudi matin à signer leur contrat avec Somahazi, on est jamais aussi bien servi que par soi-même ! Une sorte d’inauguration de la filière, puisque ces jeunes filles qui étaient inscrites à Pôle emploi ou qui étaient volontaires au RSMA (6), souhaitent devenir assistantes de vie aux familles et sont donc recrutées par Somahazi himself.
Désormais, n’importe quelle entreprise de Mayotte pourra solliciter les services de leur CFA : « Nous pouvons adapter les formations à leurs besoins en apprentis. » Avec des aides conséquentes mises en place par le gouvernement : « Les salaires et les charges liés aux apprentis sont pris en charge, le coût est nul pour l’entreprise », explique Mirhane Abdallah.
Date buttoir au 28 février 2021
Et il va falloir être réactif, puisque ce coup de pouce de l’Etat s’applique aux contrats signés à compter du 1er juillet et jusqu’au 28 février 2021.
En relais de l’Etat, c’est l’ex-OPCALIA, AKTO qui finance le dispositif à Mayotte, comme nous l’explique El-Yamine Zakouana, son Responsable pôle projet et alternance : « Le jeune doit être rémunéré par son employeur à un pourcentage du SMIC qui dépend de son âge et de l’année de formation. Cela oscille entre 490 et 1.200 euros. La première année, le plan du gouvernement alloue 5.000 euros par an et par mineur et 8.000 euros pour les majeurs, et pour la deuxième année d’apprentissage, c’est le dispositif de compensation de droit commun qui prend le relais. »
Dispositif qui s’adresse autant aux CAP qu’aux Bac+5, il permet à l’entreprise de former sans coût supplémentaire un salarié, tout en le fidélisant.
Une des difficultés de la formation en apprentissage est la capacité de l’entreprise à fournir des tuteurs. Il en faut un maximum d’un pour deux apprentis. « Nous avons déjà formé plusieurs de nos salariés au tutorat », nous explique Chrystel de Bricourt.
Peu bavardes, les 15 jeunes filles vont donc pouvoir s’aguerrir, Daniela et Sitirati sont en tout cas volontaires, « nous connaissions le métier d’assistante de vie au famille parce qu’un membre de notre famille l’exerce, et la Mission locale nous en avait parlé. »
Des jeunes qui vont en outre recevoir 500 euros pour passer leur permis de conduire.
Anne Perzo-Lafond
Comments are closed.