Le tout nouveau maire de Mamoudzou, pris entre le désir de faire place nette pour embellir la première vue offerte aux touristes en Grande Terre, et celui de ne pas abandonner ceux qui n’ont pas d’autres moyens de subsistance, avait engagé des négociations avec les vendeurs à la sauvette. Plusieurs d’entre eux étaient en effet des demandeurs d’asile, pour la plupart africains, qui ne peuvent bénéficier à Mayotte de l’Allocation des Demandeurs d’Asile (ADA). Et selon nos informations, le contexte n’est pas favorable à une évolution dans ce sens. Ils peuvent néanmoins déposer une demande d’autorisation de travail, mais c’est du cas par cas.
Ainsi, une délégation de cinq représentants des vendeurs à la sauvette a été reçue ce mardi par Hamidani Magoma, adjoint au maire, et Saïd Malidi Mlimi, conseiller délégué à la prévention et à la sécurité publique. Les élus ont rappelé le périmètre d’intervention de l’arrêté portant interdiction de la vente à la sauvette dans les lieux publics et lieux ouverts à la circulation publique, et ont proposé de travailler sur de nouveaux sites d’accueil pour les vendeurs qui suivront les procédures légales, avec paiement d’une petite patente. « Une proposition leur sera faite la semaine prochaine », indiquait le maire dans un communiqué.
Mais en début d’après-midi, un véhicule des services techniques de la ville en route vers le dépôt à Kawéni, a été pris à partie par un groupe de vendeurs à la sauvette, rapporte toujours la mairie. Un des chauffeurs a été extrait de son véhicule, et a été agressé verbalement et physiquement, « roué de coups par un groupe d’individus armés de pierres et de bâtons. Le second chauffeur s’est également fait agresser physiquement en voulant porter secours à son collègue avant que l’altercation ne se dissipe. »
Blessés à la tête et au dos, les deux chauffeurs ont été pris en charge par les pompiers avant de se rendre aux urgences du CHM pour une prise en charge médicale.
Le maire de Mamoudzou, Ambdilwahedou Soumaila, évoque des « évènements inadmissibles » et « condamne avec la plus grande fermeté ces actions portant atteinte à l’intégrité physique d’agents municipaux ». Il apporte son soutien aux deux agents municipaux blessés et leur souhaite un prompt rétablissement.
Il annonce vouloir déposer plainte et se constituer partie civile. Il se réserve le droit de « suspendre toute négociation avec les vendeurs à la sauvette ».
Les agents de la commune ont entrepris une marche en soutien à leur collègue.
A.P-L.
Comments are closed.