Alors que s’achève la fête de la Sciences, son thème national « L’interaction entre l’Homme et la nature » s’illustre parfois tristement au plan local. Entre les deux Majicavo, Lamir et Koropa, et, ironie de l’histoire, sous le nez de la prison, une parcelle entière a été défrichée la semaine dernière. A coup d’engins de chantier, les palétuviers qui peuplent la mangrove ont eu rapidement les racines à l’air.
S’agissait-il d’une action menée en concertation avec la DEAL pour élargir ou consolider la route ? L’apparition des premiers bananiers n’a plus laissé la place au doute. Ce que confirme la commune de Koungou : « Il ne s’agit ni de la mairie, ni de la DEAL, mais d’un administré qui a dû se lever un matin en décidant de son propre chef de défricher l’endroit ! » La mangrove et ses abords ont été défrichés, mais l’individu serait identifié, « nous avons son surnom, la police municipale est sur le coup ».
Ceux qui s’en émouvraient peuvent diriger leurs regards et leur pas vers le port de Longoni où place nette a également été faite, pour y aménager une zone de stockage. Des pans entiers de mangrove sont tombés en 2017 sous les coups de boutoir des engins de la gestionnaire du port, sur un terrain qui ne ferait pas partie de la zone intégrée dans la Délégation de Service Public.
Pourtant, les 7 espèces de palétuviers qui composent la mangrove mahoraise bénéficient la protection de la loi Littoral et de la loi sur l’eau et les milieux aquatiques, sur le chapitre des zones humides, qui protège 1.642,76 ha de zones humides et 5 148,71 ha d’espaces de fonctionnalité. Des loi qui comprennent bien, selon l’UICN (Union Internationale de Conservation de la Nature) la coupe des mangroves. Le Conservatoire du Littoral détient la quasi totalité des mangroves de Guadeloupe, Martinique, Saint-Martin et de Mayotte.
Une application dédiée aux mangroves des outre-mer, baptisé « ROM » – le nom du Réseau d’Observation et d’aide à la gestion des Mangroves – permet aux gestionnaires, opérateurs, étudiants et toute personne intéressée par les mangroves de s’entraîner à reconnaître les différentes espèces de palétuviers qui constituent la mangrove, et de signaler des dégradations sur ces milieux fragiles.
A.P-L.
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