29.9 C
Dzaoudzi
mardi 3 décembre 2024
AccueilorangeLes élèves du lycée Bamana en marche contre les violences

Les élèves du lycée Bamana en marche contre les violences

Une grande partie des élèves du lycée Bamana a défilé dans les rues de Mamoudzou ce lundi matin pour crier leur colère cinq jours après le meurtre d'un de leurs camarades. Et après une journée à occuper l'entrée de leur établissement, ils se disent prêts à continuer leur mouvement de protestation contre les violences.

“Continuons notre combat en n’allant pas en cours demain. Pour notre sécurité.” Le message, sur le visuel désormais bien connu de la femme qui pleure Mayotte, fait le tour des téléphones des élèves du lycée Bamana au soir d’une journée de mobilisation massive. La manifestation qu’ils ont menée ce lundi matin, cheminant du rectorat à la place de la République en passant par le conseil départemental ou encore l’hôtel de ville et l’occupation de la rue du lycée qui s’en est suivie ne serait donc que le début du mouvement lycéen.

Il faut dire que dans les rangs du cortège, comme devant l’établissement, la colère est palpable cinq jours après le meurtre de Momix, un camarade pour certains, un “frère” pour d’autres. “Il avait constamment peur d’être tout seul, il s’était déjà fait agresser plusieurs fois juste parce qu’il venait d’un certain quartier. Il l’a dit plusieurs fois et personne n’a réagit. Et maintenant il s’est fait assassiner, c’est insupportable. C’est pour ça qu’on est là aujourd’hui : pour dire que ça suffit de laisser faire tout cela”, livre ainsi Faïna Mohamed, une élève de terminale et amie du défunt. Une opinion à relativiser tant qu’on ne connaît pas le contexte et les possibles oppositions de bandes.

“On n’en peut plus d’aller au lycée la peur au ventre, on ne peut jamais se concentrer sur nos études. J’aimerais dire que je suis inquiète pour mon avenir, mais en fait je suis inquiète tous les jours car on ne sait jamais ce qu’il peut se passer en allant ou en sortant du lycée. Ce n’est plus supportable”,  poursuit la jeune femme, déterminée à “faire tout ce qu’il faudra pour que cela cesse”.

“On ne veut plus payer le prix du sang”

Mais justement, que faire ? “Je ne sais pas, c’est allé beaucoup trop loin. Maintenant on est dans Call of Duty [un jeu vidéo de guerre], c’est ou tu tues, ou tu te fais tuer”, lance un groupe de lycéens devant les grilles de leur établissement. “C’est avant qu’il fallait faire

“Il s’était déjà fait casser le bras par ces gens, il était sans cesse menacé et personne n’a rien fait”, dénoncent les amis de Momix.

quelque chose, qu’il fallait organiser des évènements qui rassemblent un peu les jeunes des différents quartiers. C’est quand l’un d’eux, comme notre frère qui s’est fait assassiner, disait qu’il avait peur, qu’il était sans cesse menacé, qu’il fallait réagir. Maintenant c’est trop tard”, assurent ces lycéens pour qui la vengeance semble inéluctable.

Alors, à quoi bon marcher contre les violences ? “Parce qu’il faut maintenant que tout le monde prenne bien conscience de ce qu’il se passe, se rende compte qu’on n’a pas le droit en France de laisser des lycéens dans cette horreur. Il faut qu’on nous entende. C’est peut-être trop tard pour nous, trop tard pour notre ami, mais il faut que les choses changent. S’il faut sacrifier une partie de nos études pour ça, on le fera, mais on ne veut plus payer le prix du sang”, rétorque le même groupe.

Il s’agit de l’opinion des lycéens, le proviseur lui, explique avoir réglé les problèmes lorsqu’ils se présentaient.

Comments are closed.

RESTONS EN CONTACT

Inscrivez-vous à la lettre d'information du JDM afin de garder en oeil sur l'actualité mahoraise

L'actualité

AVIS DE CONSTITUTION AUTO SHOP 976

139522
  Par acte SSP du 14/09/2022, il a été constitué une SAS dénommée : AUTO SHOP 976 Siège social : 25 Rue Bahoni 97615 Pamandzi Capital :...
+26
°
C
+27°
+24°
Mamoudzou
Samedi, 04
Dimanche
+25° +24°
Lundi
+25° +24°
Mardi
+25° +24°
Mercredi
+25° +24°
Jeudi
+25° +24°
Vendredi
+25° +24°
Prévisions sur 7 jours
Campagne, politique, Mayotte

Tribune – De l’art du discours à la formule

139522
Qui pour relever les défis de nos grands orateurs du passé ? Peu de noms émergent de la tribune de Madi Abdou N'tro, voire aucun, sur les dernières campagnes, laissant sans doute "un sentiment d'imposture" chez les électeurs

Départementales Sada : remaniements en vue au conseil départemental

139522
L’issue du scrutin a parlé : c’est donc le binôme Soula Saïd Souffou/Mariam Saïd Kalame qui intègre les bancs de l’assemblée départementale. Ce qui implique des réélections au menu du conseil départemental les jours prochains. Avec l’éventualité d’une refonte complète des vice-présidences, comme nous l’expliquons

Départementales partielles : Soula S. Souffou et Mariame S. Kalame élus avec 52,26% des voix

139522
Ils étaient en tête au premier tour, et ont creusé l’écart à l’issue du second : le binôme surprise Souffou/Kalame qui n’était pas présent sous cette configuration en 2021, est le nouveau duo d’élus qui intègre le conseil départemental.
Comores, Azali Assoumani

Comores : un ténor de l’opposition appelle à une désescalade politique

139522
L’ancien gouverneur de la Grande-Comores, Mouigni Baraka Said, estime qu’il est temps de dialoguer avec le président Azali Assoumani dans l’intérêt du pays et de la population. L’homme politique se reconnait toujours dans l’opposition mais s’oppose toutefois à "ces querelles sans fin et sans véritable perspectives de sortie de crise". Une démarche mal digérée par les autres opposants qui refusent tout dialogue avec le président Azali Assoumani depuis son élection le 24 mars 2019.
Départementale, Sada, Mayotte

Départementales partielles à Sada : Saïd Souffou-Mariam Kalame en tête

139522
Le 1er tour de l'élection partielle des conseillers départementaux du canton de Sada se tenait ce dimanche 25 septembre. Le canton est toujours scruté de prés pour être l'un des épicentres politiques locaux. Les élections...