29.9 C
Dzaoudzi
samedi 20 avril 2024
AccueilorangeÀ Carobolé, une dernière nuit avant le vide

À Carobolé, une dernière nuit avant le vide

« Je pense que nous serons les derniers à passer la nuit ici ». Depuis le quartier Carobolé de Koungou, ce dimanche soir, la voix de Raïssat* est couverte par les fracas de tôle. « Ils sont en train de finir de déconstruire les maisons et récupérer le matériel, nous on a pas eu le temps encore », explique la jeune femme. « Je ne sais pas comment on va faire », lâche-t-elle encore tristement au milieu du quartier déserté. Ce lundi, les bulldozers et autres tractopelles doivent venir détruire ce qu’il restera de Carobolé et ses près de 400 habitations. Un dispositif sécuritaire important devrait également être déployé.

Car, comme Raïssat, les autorités savent que « les gens sont en colère ». Si ces dernières justifient notamment leur action par la présence de délinquants dans le quartier – ce que ne nie pas Raïssat – la jeune femme se désole de voir plus de 800 personnes « sans solution ». « Personne ne nous écoute, on a essayé de faire valoir nos droits mais ça n’a aboutit à rien », dénonce-t-elle. Le CCAS de la commune de Koungou et l’Acfav ont pourtant sillonné le quartier.

« On ne nous a rien proposé »

« Il y a eu quelques logements proposés pour 21 jours mais souvent très loin et comme les enfants vont à l’école à Koungou les gens ont refusé », explique-t-elle. Quant à la famille de Raïssat, aînée de sept enfants français, « on ne nous a rien proposé » malgré une demande faite lors des visites assure encore la jeune femme.

Alors, comme la grande majorité de ses voisins, la famille va s’installer plus loin, défrichant un nouveau terrain. Certains optent pour le bord de mer, d’autres pour la forêt, dans des quartiers en construction aux conditions de vie et d’accès encore plus difficiles.  « On n’a pas d’autre choix… Mais ça me fait peur, il n’y a pas d’eau, il y a des gens dangereux, j’espère que je vais m’habituer », poursuit faiblement celle qui vit depuis 15 ans à Carobolé.

Si l’incompréhension et la douleur se fondent chez Raïssat en une certaine forme de résignation, « ça va être violent », craint la jeune femme. « Il y aura beaucoup de bagarres, même s’ils sont déjà installés ailleurs les gens vont vouloir se défendre, tout le monde est beaucoup trop en colère ».

Grégoire Mérot

*Le prénom a été changé

Comments are closed.

RESTONS EN CONTACT

Inscrivez-vous à la lettre d'information du JDM afin de garder en oeil sur l'actualité mahoraise

L'actualité

AVIS DE CONSTITUTION AUTO SHOP 976

139522
  Par acte SSP du 14/09/2022, il a été constitué une SAS dénommée : AUTO SHOP 976 Siège social : 25 Rue Bahoni 97615 Pamandzi Capital :...
+26
°
C
+27°
+24°
Mamoudzou
Samedi, 04
Dimanche
+25° +24°
Lundi
+25° +24°
Mardi
+25° +24°
Mercredi
+25° +24°
Jeudi
+25° +24°
Vendredi
+25° +24°
Prévisions sur 7 jours
Campagne, politique, Mayotte

Tribune – De l’art du discours à la formule

139522
Qui pour relever les défis de nos grands orateurs du passé ? Peu de noms émergent de la tribune de Madi Abdou N'tro, voire aucun, sur les dernières campagnes, laissant sans doute "un sentiment d'imposture" chez les électeurs

Départementales Sada : remaniements en vue au conseil départemental

139522
L’issue du scrutin a parlé : c’est donc le binôme Soula Saïd Souffou/Mariam Saïd Kalame qui intègre les bancs de l’assemblée départementale. Ce qui implique des réélections au menu du conseil départemental les jours prochains. Avec l’éventualité d’une refonte complète des vice-présidences, comme nous l’expliquons

Départementales partielles : Soula S. Souffou et Mariame S. Kalame élus avec 52,26% des voix

139522
Ils étaient en tête au premier tour, et ont creusé l’écart à l’issue du second : le binôme surprise Souffou/Kalame qui n’était pas présent sous cette configuration en 2021, est le nouveau duo d’élus qui intègre le conseil départemental.
Comores, Azali Assoumani

Comores : un ténor de l’opposition appelle à une désescalade politique

139522
L’ancien gouverneur de la Grande-Comores, Mouigni Baraka Said, estime qu’il est temps de dialoguer avec le président Azali Assoumani dans l’intérêt du pays et de la population. L’homme politique se reconnait toujours dans l’opposition mais s’oppose toutefois à "ces querelles sans fin et sans véritable perspectives de sortie de crise". Une démarche mal digérée par les autres opposants qui refusent tout dialogue avec le président Azali Assoumani depuis son élection le 24 mars 2019.
Départementale, Sada, Mayotte

Départementales partielles à Sada : Saïd Souffou-Mariam Kalame en tête

139522
Le 1er tour de l'élection partielle des conseillers départementaux du canton de Sada se tenait ce dimanche 25 septembre. Le canton est toujours scruté de prés pour être l'un des épicentres politiques locaux. Les élections...