Avant 2011, il était impossible de suivre des études supérieures à Mayotte. Cette année de départementalisation du territoire, était créé le Centre universitaire de Formation et de Recherche (CUFR). Un format provisoire, qui permettait de lancer les premières filières le lettre, maths, etc. avec des universités partenaires en métropole. Peu à peu, les cours en distanciel se sont substitués à un enseignement sur place, l’établissement a donc vocation à évoluer. Le recteur de Mayotte et chancelier des universités l’a annoncé, la voie vers une université de pleine exercice est tracée. Cela lui permettra de délivrer des diplômes nationaux qui sont actuellement l’apanage des 5 universités partenaires.
« Son 1er contrat d’établissement 2020-2025 lui permet à présent d’envisager son évolution institutionnelle pour devenir Institut National Universitaire (INU), fort de son évaluation positive en 2020 par le HCERES », rapporte le Centre universitaire.
Une évolution qui permettra de répondre à la forte demande puisque les effectifs étudiants inscrits au CUFR ont triplé en l’espace de 10 ans pour atteindre 1.800 sur l’année universitaire 2021-2022.
Un anniversaire qui se fête donc en poussant les murs. Le campus actuel situé à Dembéni sur 2,3 hectares avec 3 746 m2 de surfaces bâties implique rénovation et extensions, notamment la construction de nouvelles infrastructures répondant aux besoins pédagogiques, scientifiques, de l’administration et de la vie étudiante.
Pour cela, le conseil départemental cède au CUFR le bâtiment historique principal et la commune de Dembéni, le terrain sur lequel il est implanté.
Le Ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (MESRI) dans le cadre du Plan de relance apporte 2,7 M€ pour la rénovation de la performance énergétique du bâtiment historique. Le Contrat de Convergence et de Transformation du Département de Mayotte prévoit un financement de 6,46 millions d’euros pour la future extension de 1.000 m².
Le défi du CUFR, c’est de proposer des formations de qualité pour une jeunesse qui est parvenue à s’extirper des 44% d’illettrisme qui touche les scolaires. Accroissant leur chance de s’en sortir puisque 81% des diplômés de l’enseignement supérieur ont un emploi à Mayotte.
A ce titre, le département Sciences de l’éducation prépare aux concours spécifiques à Mayotte de recrutement de professeurs des écoles et au CAPES, avec deux licences et trois masters, la licence professionnelle Management et gestion des organisations répond aux exigences spécifiques en matière d’emploi, et le CUFR a ouvert en 2020 une licence avec accès à la santé (LAS) au sein de sa licence “Sciences de la vie”.
Aurélien Siri, son directeur, revient sur le défi : « Nous devons être en capacité les former dans les meilleures conditions. D’autre part, nous devons faire beaucoup plus pour la vie universitaire : 60% des étudiants sont boursiers, il n’y a pas de logements étudiants sur l’île, ni de transports collectifs : le campus doit jouer un rôle majeur pour l’ensemble de la communauté éducative et étudiante. » Il annonce la venue de la Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche et de l’Innovation au CUFR.
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