Nous aurions pu titrer au pluriel, “quelles sanctions” seraient les plus efficaces pour “ces mineurs” en errance au milieu de la nuit, et qui pourrissent la vie de l’île ?
Alors que le ministre de la Justice va poser le pied à Mayotte, les gendarmes font savoir qu’un énième barrage, et que de “ixièmes” caillassages, ont nécessité leur intervention dans la nuit du 9 mars 2022. Vers 2h du matin, au niveau du terrain de foot de Tsararano, un barrage enflammé tenu par plusieurs personnes est leur est signalé par les policiers municipaux.
Lorsque les gendarmes territoriaux de la brigade de Dembéni et les mobiles de l’escadron de Cherbourg arrivent sur place, ils sont accueillis par des jets de pierres, atteignant notamment leurs véhicules. “Ripostant par un tir de lanceur de balles de défense, ils mettent en fuite les mis en cause”, rapporte la gendarmerie sur sa page Facebook.
Une primo-sanction
C’est grâce à la police municipale – c’est ce genre d’implication qu’il faudrait saluer par des médailles – que 4 auteurs des violences sont identifiés et interpellés par la gendarmerie vers 6h du matin. Ils sont tous primo-délinquants, mineurs, “l’un d’eux n’étant âgé que de 13 ans”, indique la gendarmerie qui rapporte que “tous devront répondre de leur acte devant la justice”.
Mais quel sort réserver à un gamin de 13 ans primo-délinquant ? Avant son jugement, qu’advient-il de lui ? De quelle manière sont impliqués les parents ? Souvent “mono-parent”, la maman ne sait plus comment cadrer sa progéniture. Quel dispositif pour l’accompagner ? Après être passé par la case justice, comment s’assurer que la sanction est bénéfique ? Quel suivi ? Voilà un florilège de questions auxquelles le Garde des Sceaux devra répondre.
Seul territoire de la République où l’âge médian est de 17,5 ans, donc peu d’adultes pour encadrer cette moitié de population mineure, les efforts à mener sont conséquents. Et ils seront bénéfiques puisque déclinable à l’envi, notamment en métropole où la difficulté de maitriser les guerres de banlieue est croissante.
Anne Perzo-Lafond
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