A une semaine du départ du navire océanographique le Marion Dufresne 2, l’Ecole bleu Outre-mer fait le point à l’occasion d’une conférence en ligne. Et c’est un projet d’ampleur inédit qui se dessine sous les paroles des nombreux organisateurs, de l’IFREMER au ministère des Outre-mer en passant par une trentaine de partenaires.
Le navire lèvera l’ancre à La Réunion dès le lundi 27 juin, avec à son bord un panel plus qu’éclectique d’enseignants, de chercheurs mais aussi d’étudiants de tout horizon. Une véritable école flottante réunissant une réelle diversité professionnelle (métiers du maritimes, scientifiques, mais aussi artistiques), avec pour particularité de présenter une dimension internationale. Vogueront ensemble des étudiants venus de l’hexagone, de Mayotte, de La Réunion mais aussi du Kenya, des Seychelles, de Maurice, de Madagascar, etc…
Permettre à des mondes qui s’ignorent de se rencontrer
C’est ainsi une expérience toute particulière qui semble se profiler, avec cette rencontre d’ampleur de jeunes réunis sous la bannière de l’intérêt commun pour la zone OI. Le tout dans l’optique générale de sensibiliser les jeunes générations à l’importance de l’océan et de ses richesses, de faire prendre conscience des grands enjeux des sciences de la durabilité avec un focus sur l’Océan Indien.
Dès lundi, le navire prendra la direction du mont sous-marin La Pérouse, bien connu des locaux, avant de s’orienter vers le mont sous-marin La Feuillée, encore peu exploré. Puis direction Les Glorieuses avec une escale sur place, un stop au Geyser avant une arrivée prévue à Mayotte.
A bord, les étudiants partageront le pont avec les équipages pour réaliser des opérations diverses, de la volcanologie (prélèvements de roches sous-marines) à l’écologie marine, étude des récifs coralliens, de la pollution plastique, physique de l’atmosphère…
« C’est une chance inouïe (…) de partir à bord du Marion Dufresne »
Une expérience pédagogique extraordinaire puisque hors des murs de l’université, à laquelle participeront également des étudiants mahorais. La jeune Mouyna Inzoudine, étudiante en biologie au CUFR de Mayotte sera de la partie.
« C’était naturel de me lancer dans cette aventure parce que je suis quelqu’un d’assez aventurière » déclarait-elle ce jeudi lors de la conférence. « L’occasion d’apprendre plus de choses sur ma région et rencontrer d’autres personnes. J’attends de ce voyage de grands enrichissements dans les différentes méthodes et pratiques (…) C’est une chance inouïe, je ne cesse de le répéter à ma famille, de partir à bord du Marion Dufresne, le navire le plus convoité des scientifiques français (…) ce serait une fierté pour moi de représenter ma communauté et revenir lui restituer mon vécu sur ce navire ». Face à l’enthousiasme des jeunes générations mahoraises, la relève scientifique semble assurée dans l’océan Indien, cette zone maritime exceptionnelle perçue bien souvent comme la sentinelle du changement climatique.
Mathieu Janvier
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