31.9 C
Dzaoudzi
samedi 20 avril 2024
AccueilLoisirsFestival Sanaa : « Il faut persévérer pour habituer les gens à un climat...

Festival Sanaa : « Il faut persévérer pour habituer les gens à un climat plus apaisé dans la ville »

A l’issue d’un festival ambitieux, où aucun artiste ne s’est désisté, et qui n’a connu qu’un incident en fin de parcours, le maire de Mamoudzou explique la portée de l’événement, qui va au-delà du seul événement artistique. « Nous avons été élu pour redonner confiance », lâche-t-il.

C’est une performance que vient de boucler le maire de Mamoudzou : organiser sur trois soirées consécutives des concerts drainant des dizaines de milliers de personnes, des familles entière, jusqu’à atteindre 15.000 spectateurs samedi, avec entrées gratuites. Même en métropole, peu oseraient s’y frotter. Alors, sur une île réputée pour ses phénomènes de délinquances juvéniles, cela relève du défi. Et si la presse nationale ne daigne pas le souligner, préférant se focaliser une fois de plus sur ce qu’elle pense être vendeur, en local, nous devons marquer le coup.

Ambdilwahedou Soumaila revient pour nous sur cette méga-organisation, entachée uniquement sur sa toute fin par un mouvement de foule, et évoque le service après-vente pour les artistes mahorais.

Avez-vous sollicité un cabinet extérieur pour organiser ce festival ?

Ambdilwahedou Soumaïla : Pas du tout, mes équipes de la direction culturelle ont travaillé en interne, celle qui la dirige a su mobiliser. Nous avons financé le festival par notre budget culture, notamment de la Politique de la Ville. Nous avons également fait appel à des sponsors, notamment en terme de logistique ou de matériel.

Ambdilwahedou Soumaïla avait notamment impulsé les Assises de la Sécurité et de la Citoyenneté en 2020

Vous attendiez-vous à un tel succès ?

Ambdilwahedou Soumaïla : Nous savions que cela allait attirer du monde, surtout Niska, car après les restrictions sanitaires de deux années consécutives, sans festivité, les gens ont besoin de sortir. Je suis heureux que cela ce soit bien passé dans l’ensemble.

Dans une île compliquée, il n’y a eu des incidents qu’en toute fin de la dernière soirée, et encore, rien de grave, et pourtant la presse nationale ne retient que cela…

Ambdilwahedou Soumaïla : L’insécurité est tellement prégnante ici, qu’un simple mouvement de foule a entrainé un effet boule de neige. Il a suffi que quelques jeunes se bagarrent pour que cela réveille la crainte chez les spectateurs, alors qu’il n’y avait rien de grave. Des bagarres, il y en a au cours des matchs de foot en métropole, mais la police disperse, et les gens autour continuent leur soirée. Ici, cela s’est traduit immédiatement par de la panique, avec un enchainement disproportionné ensuite. Des gamins ont ensuite profité de ce mouvement de peur pour caillasser.
Les médias nationaux pourrait aussi mentionner que pendant deux jours et demi, tout s’est bien passé. Et Niska, sur ses 45 minutes, a placé deux séquences, il est tellement frustré qu’il veut revenir, ça nous encourage.
Pour que cela ne dégénère pas, il faut que les gens s’habituent à un climat plus apaisé le soir, à vivre autre chose qu’au milieu de la crainte. C’est l’esprit que nous essayons d’impulser. Nous avons été élus pour redonner confiance, créer des conditions d’attractivité du territoire, nous avons donc fait le choix d’une ville qui vit, cela ne pourra pas changer du jour au lendemain, mais nous allons persévérer.

Vous avez d’autres projets ?

Sanaa, Niska, Mayotte
Niska a du écourter son show samedi soir

Ambdilwahedou Soumaïla : Nous allons organiser une grande course de pirogues en octobre, nous voulons aussi mettre en place des fan zones pour la coupe du monde au Qatar, et nous nous sommes réunis ce lundi avec mes équipes pour tirer des leçons de l’organisation de ce festival pour préparer Sanaa 2023.

Y-avait-il assez de forces de l’ordre pour ces trois soirs ?

Ambdilwahedou Soumaïla : Autour du périmètre de la scène, il y avait 60 policiers nationaux et gendarmes, 20 policiers municipaux, deux sociétés de gardiennage, des fouilles ont été pratiquées, et une trentaine de jeunes bénévoles. Et à l’extérieur de ce périmètre, 80 policiers nationaux patrouillaient. C’est pourquoi il n’y a pas eu de débordements dans le centre-ville. S’il s’avère que ce n’est pas suffisant, on mettra le paquet pour les prochaines éditions. Car cela est bénéfique aussi pour les artistes locaux.

De quelle manière ?

Ambdilwahedou Soumaïla : Nous avons prévu des séquences d’échanges entre les artistes internationaux et locaux. Ce lundi, ils sont tous partis sur le lagon ensemble, ça va permettre de tirer nos musiciens vers le haut, ils vont échanger sur les circuits pour se professionnaliser. C’est important de créer aussi ces conditions, au delà du vivre ensemble auquel nous avons consacré une semaine.

Propos recueillis par Anne Perzo-Lafond

 

Anne Perzohttps://lejournaldemayotte.yt
Anne PERZO Le journal de Mayotte https://lejournaldemayotte.yt

Comments are closed.

RESTONS EN CONTACT

Inscrivez-vous à la lettre d'information du JDM afin de garder en oeil sur l'actualité mahoraise

L'actualité

AVIS DE CONSTITUTION AUTO SHOP 976

139522
  Par acte SSP du 14/09/2022, il a été constitué une SAS dénommée : AUTO SHOP 976 Siège social : 25 Rue Bahoni 97615 Pamandzi Capital :...
+26
°
C
+27°
+24°
Mamoudzou
Samedi, 04
Dimanche
+25° +24°
Lundi
+25° +24°
Mardi
+25° +24°
Mercredi
+25° +24°
Jeudi
+25° +24°
Vendredi
+25° +24°
Prévisions sur 7 jours
Campagne, politique, Mayotte

Tribune – De l’art du discours à la formule

139522
Qui pour relever les défis de nos grands orateurs du passé ? Peu de noms émergent de la tribune de Madi Abdou N'tro, voire aucun, sur les dernières campagnes, laissant sans doute "un sentiment d'imposture" chez les électeurs

Départementales Sada : remaniements en vue au conseil départemental

139522
L’issue du scrutin a parlé : c’est donc le binôme Soula Saïd Souffou/Mariam Saïd Kalame qui intègre les bancs de l’assemblée départementale. Ce qui implique des réélections au menu du conseil départemental les jours prochains. Avec l’éventualité d’une refonte complète des vice-présidences, comme nous l’expliquons

Départementales partielles : Soula S. Souffou et Mariame S. Kalame élus avec 52,26% des voix

139522
Ils étaient en tête au premier tour, et ont creusé l’écart à l’issue du second : le binôme surprise Souffou/Kalame qui n’était pas présent sous cette configuration en 2021, est le nouveau duo d’élus qui intègre le conseil départemental.
Comores, Azali Assoumani

Comores : un ténor de l’opposition appelle à une désescalade politique

139522
L’ancien gouverneur de la Grande-Comores, Mouigni Baraka Said, estime qu’il est temps de dialoguer avec le président Azali Assoumani dans l’intérêt du pays et de la population. L’homme politique se reconnait toujours dans l’opposition mais s’oppose toutefois à "ces querelles sans fin et sans véritable perspectives de sortie de crise". Une démarche mal digérée par les autres opposants qui refusent tout dialogue avec le président Azali Assoumani depuis son élection le 24 mars 2019.
Départementale, Sada, Mayotte

Départementales partielles à Sada : Saïd Souffou-Mariam Kalame en tête

139522
Le 1er tour de l'élection partielle des conseillers départementaux du canton de Sada se tenait ce dimanche 25 septembre. Le canton est toujours scruté de prés pour être l'un des épicentres politiques locaux. Les élections...