Lu dans Le Parisien de ce dimanche concernant l’affaire Benalla : « Le sénateur du Val-d’Oise Alain Richard a été suivi dans sa démarche (de boycott) par l’élu de Seine-et-Marne, Alain de Belenet, ainsi que le vice-président du Sénat, Thani Mohamed Soilhi ».
Et depuis ce lundi matin, la presse nationale titre sur la volonté des quatre sénateurs LaRem membres de la commission d’enquête du Sénat, de boycotter l’audition d’Alexandre Benalla. Le vice-président du Sénat, Thani Mohamed Solihi, que nous avons contacté, s’étonne d’entendre son nom sans avoir été consulté : « Mon ami Alain Richard s’est notamment prononcé sur la question à titre personnel. Mais aucun média national n’a cherché à me joindre », déplore-t-il, comme si son point de vue pouvait passer à la trappe.
On ne peut pas dire que le sénateur mahorais soit inaccessible, ni qu’il soit un parfait inconnu, lui qui est parvenu à faire accepter par le Conseil constitutionnel ses amendements sur une dérogation au droit du sol à Mayotte. Et si François Patriat s’est exprimé, Thani Mohamed ne considère pas que ce soit en tant que président du groupe LaRem au Sénat, « il m’aurait contacté avant. »
L’affaire « exploitée par l’opposition »
Lorsque Alexandre Benalla sera auditionné ce mercredi 19 septembre, le vice-président du Sénat ne sera pas sur place : « J’avais pris l’engagement avant les grandes vacances, d’assister aux Rencontres Interco’s 2018 rassemblant l’ensemble des Outre-mer à Charleville-Mézières du 19 au 21 septembre, et présidée depuis quelques mois par un Mahorais, Mikidache Houmadi. » D’aucun pourrait y voir une échappatoire, il s’en explique donc.
Sur le sujet qui préoccupe les médias, c’est à dire la légitimité des auditions déroulées par la commission d’enquête du Sénat, il a un avis tranché : « J’ai participé à plusieurs d’entre elles, mais je partage aussi l’idée du risque d’empiéter sur l’autorité judiciaire. Un constat qui n’empêche aucunement d’assister à l’audition de monsieur Benalla ».
Mais sur l’affaire Benalla en elle-même, il est plus nuancé, et la considère comme « surmédiatisée » : « Nous assistons à une exploitation de l’affaire et une tentative de déstabilisation pour arriver à atteindre le président de la République, quand les opposants à ses réformes n’étaient pas parvenus à le faire ! N’oublions pas qu’il y a deux procédures en cours, administrative et judiciaire. »
D’un naturel très calme, Thani Mohamed Soilihi ne décolère pas cette fois, « sur un sujet aussi grave qu’un boycott d’une commission d’enquête d’une assemblée souveraine, c’est incroyable de ne pas prendre la peine d’interroger les intéressés ! » Une nouvelle preuve s’il en fallait, des réflexes parisiano-centristes de la part des médias nationaux.
Anne Perzo-Lafond
Lejournaldemayotte.com
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