Faire émerger une « intelligence citoyenne collective », c’est l’ambitieux défi que devront relever 20 citoyens volontaires, représentant la population, lors d’une journée et demie de Conférence Citoyenne Régionale, ces vendredi 22 et samedi 23 mars. A raison de deux par commune, un homme et une femme. Seule Acoua n’est pas représentée.
C’est au sein du lycée de Mamoudzou nord à Kawéni, qu’ils vont débattre, répartis par petits groupes, autour des sujets phare du Département. Ils ont été listés à partir de la cinquantaine de débats organisés dans les communes, par les questionnaires recueillis sur deux jours de stand à la barge, 170 contributions ont été récoltés, dans les cahiers de doléances tenus par 14 communes, et aussi, par les interpellations des élus en direction du président Macron lors de la rencontre à l’Elysée.
De la fiscalité aux énergies renouvelables
Le préfet Dominique Sorain a lancé les échanges ce vendredi après-midi, « les préfets ne pilotent pas les débats, ils ne font que les présenter, votre parole est libre », en précisant quelques thèmes qui ressortent : les aménagements structurants pour Mayotte, la lutte contre l’immigration clandestine sous toutes ses formes, la sécurité au quotidien, la lutte contre la vie chère, la convergence des droits sociaux, l’affirmation de Mayotte française, une fiscalité progressive, la lutte contre la corruption, l’amélioration des conditions d’enseignement et des conditions d’hospitalisation, « et un point qui émerge de plus en plus à Mayotte, les déchets et les énergies renouvelables. »
Un des volontaires de la commune de Tsingoni, est salarié, il va donc consacrer une journée et demi sur son week-end pour faire avancer les choses, même s’il ne sait pas encore trop ce qui l’attend, « je vais voir en fonction des thèmes qui vont nous être alloués ». Ce sont les deux animateurs, Stéphane Ravelojaona et Moussa Toufa, qui vont donc faire la différence. Deux personnes-appui resteront dans la salle en cas de difficulté technique sur un sujet, « et les services de l’Etat sont mobilisés derrière sur ces deux jours. » Deux de nos confrères, Anastasia Laguerra et Faïd Souhaili, sont « facilitateurs » pour orienter l’ensemble.
« L’enjeu est de sortir des propositions de ces groupes de travail », expliquait Etienne Guillet, Directeur de cabinet du préfet. Les échanges seront filmés, non diffusés, « car les débats nationaux sont contrôlés par 5 agents qui doivent vérifier les conditions dans lesquels ils se sont tenus. »
La prochaine étape, ce seront les débats au Parlement début avril.
Anne Perzo-Lafond
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