“Tu veux quels parfums” ? Devant un stand riche en nems et samossas divers, la question posée à son fils par une mère de famille laisse pantois. n’est-on pas sur l’île aux parfums justement ?
Et c’est peu dire que le marché de Coconi, organisé chaque premier samedi du mois du lycée agricole, est un festival de senteurs.
En arrivant sur place, ni trop tôt, ni trop tard, la première odeur qui saisit les narines est celle, gourmande, du poulet rôti, qui masque totalement celle des gaz d’échappement que l’on attendait, vu la foule et le nombre de véhicules en stationnement.
Après s’être frayé un chemin entre la dizaine de candidates à l’élection de Miss Excellence 2019 qui se faisaient prendre en photo à l’entrée du marché, nous avançons dans les allées le nez à l’air. Un parfum de feuilles et de terre vient nous rappeler l’environnement rural, mais il est vite évincé par celui, plus appétissant, de la friture. Là, une bouéni sort avec précaution son manioc de l’huile bouillante et y plonge d’autres bouts.
Et le goût dans tout ça ?
Derrière elle, un jeune garçon fait découvrir plusieurs épices à une dame venue en famille. Curcuma, curry, massalé ? Le choix est dur, il se fera… au nez.
Plus loin, le stand des naturalistes est riche d’autres odeurs d’épices : clous de girofle et poivre, y tiennent bonne place ainsi que d’huile essentielle d’Ylang.
Soudain une odeur de jacques (nous parlons bien des fruits et non du lecteur éponyme qui aurait pu se sentir visé) saute aux narines. Capiteuse, elle écrase même celle des épices. C’est d’un stand de fruits et légumes que provient la forte essence de ce fruit bien meilleur que son odeur ne le laisse présumer.
Passé le stand de l’association Yes we Canette, nous nous préparons à l’arc-en-ciel de parfums du stand de savons, huiles et autres shampoings habituellement présent. Mais l’entreprise SMO Cosmetique qui produit ces articles aux senteurs locales n’est pas là. La patronne, Solange, quitte en effet le territoire. Frustration des narines.
Il nous faudra revenir vers une odeur de mataba et de papaye assaisonnée pour se remonter le moral, midi approche et il est temps de chercher de quoi manger. Il n’y a pas que le nez dans la vie.
Y.D.
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