A la barre, le principal prévenu, présenté comme un “chef de bande” met ses délits sur le compte de “la jeunesse”. Sans convaincre. Car en niant sa participation “à tous les cambriolages où on n’a pas retrouvé vos empreintes”, le prévenu semble peu disposé à faire amende honorable. Une stratégie d’autant moins efficace qu’il avait dans un premier temps reconnu les faits, au moins quatre cambriolages commis en 2013 chez Only, Orange, Kalo et l’auto-école Nassibou. Il assure notamment qu’il n’était “pas là” pour ce dernier casse. Il avait pourtant décrit précisément aux enquêteurs le butin récolté et les complices présents. A Kalo, il affirme avoir seulement “fait le guet”, alors que ses empreintes ont été retrouvées sur la vitre.
A chaque fois, une effraction, des dégâts et de nombreuses marchandises volées. C’est que les voleurs y allaient en nombre. Pas moins de 15 complices ont été identifiés, presque tous mineurs. Ces derniers ont été jugés par le tribunal pour enfants.
Restait à décider du sort des trois majeurs. Le premier, peu impliqué, se voyait reprocher d’avoir aidé le chef à s’évader de sa garde à vue en le conduisant à Kawéni en scooter. Arrêté pour les premiers vols, l’homme avait réussi à échapper à la vigilance des policiers et avait quitté le commissariat, les mains toujours entravées, avant d’être récupéré par son complice. Une évasion après laquelle le chef présumé avait recommencé à voler.
Absent au tribunal, le conducteur du scooter est condamné à la prison avec sursis. Le second était accusé de recel. Il revendait le matériel électronique à des boutiques de Kawéni, quand il ne les entreposait pas chez son frangin. 2 ans de prison dont un ferme.
Le plus lourdement condamné de la bande est son chef, avec trois ans ferme pour les vols, et 6 mois ferme supplémentaires pour l’évasion, soit 6 mois de plus que ce que réclamait le procureur. Son attitude à la barre, niant des faits qu’il avait reconnus en audition avec nombre de détails, ne l’a pas servi. Les multiples mentions à son casier judiciaire non plus. L’évasion encore moins. Il est reparti du tribunal comme il y était venu, menottes aux poignets. Il était en effet en détention provisoire depuis 2 ans, pour des faits de nature criminelle en attente de jugement.
Y.D.
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