Le choix était clair, se former, ou être licencié. “Mayotte doit se mettre au diapason” explique Issa Issa Abdou, vice-président du Conseil départemental en charge du social et de l’enfance. Le Département a fait le premier choix. Il aurait en effet été dommage pour la majorité de faire passer le nombre de familles d’accueil de 80 à 160 et de devoir s’en séparer. “L’idée est de leur donner les éléments pour faire au mieux leur travail et s’occuper des enfants avec l’efficacité demandée” résume l’élu.
La formation permettra à la 30 aine d’inscrits d’obtenir d’ici 2021 un diplôme d’état d’assistants familiaux (DEAF). Pour les autres, des remises à niveau en français seront la base qui permettra d’accéder plus tard à la dite formation “Parler français ça a l’air de rien, mais ici tout le monde ne parle pas français, jusque là ce n’était pas une priorité pour nous, ce n’est pas parce qu’on ne maîtrise pas la langue de Molière qu’on est une mauvaise famille d’accueil, on n’a pas besoin de ça pour être une bonne mère de famille” souligne Issa Issa Abdou qui note que “certains assistants familiaux n’ont pas eu la chance d’être scolarisés”.
“Des discours nauséabonds”
Pour le Conseil départemental, cette formation en plus de mettre en conformité ces agents avec la Loi, revêt “une importance dans un département où les questions liées à la jeunesse se posent avec beaucoup d’acuité”. Rappelons que la moitié de la population mahoraise a moins de 17 ans. La moitié est aussi de nationalité étrangère, pas forcément en situation irrégulière mais il en résulte que “cette activité reste pas forcément bienvenue dans les villages” déplore Mouhamadi Attoumani, responsable de l’institut des travailleurs sociaux (IRTS) de Mayotte.
Une réputation issue de “discours nauséabonds” selon Issa Issa Abdou qui dénonce ce “discours qui dit qu’on s’occupe des enfants des étrangers, ce n’est pas vrai. D’abord il n’y a pas que des enfants de clandestins, ensuite, un enfant n’a pas de nationalité, ce sont des enfants avant tout. De plus, ces enfants ne sont pas en train de faire des bêtises ou d’errer, ainsi nous rendons service aux Mahorais”.
Loin des polémiques éventuelles, une des inscrites à la formation se dit “tellement contente” d’y participer. “J’attendais cette formation pour découvrir encore plus” de choses exprime-t-elle. Les cours commenceront le 7 octobre.
Y.D.
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