Ils ont tous reçu un courrier d’une intersyndicale peu banale, constituée d’organisations patronales (MEDEF Mayotte, CPME Mayotte, U2P, FMBTP, FDSEAM) et salariales (CFE-CGC, CFDT, FO, CGT-Ma) qui s’inquiétait de dysfonctionnements, notamment dans le respect du confinement. « Nous sommes inquiets par rapport aux remontées des informations sur la gestion des populations fragiles, des anciens isolés, des distributions de colis alimentaire provoquant des attroupements, du manque de matériels appropriés …, dans les différentes communes, malgré la campagne d’information menée sur la nécessité du respect du confinement et des mesures sanitaires à observer », écrivaient-ils la semaine dernière.
Une première rencontre en audioconférence a eu lieu. Seules trois communes avaient répondu présent, Mtsangamouji, Chirongui et Chiconi, mais l’Association des maires était là à travers son DGS, Toillal Abdourraquib. Des échanges fructueux, selon le porte-parole de l’intersyndicale, Djoumoi Djoumoy Bourahima : « Nous voulons faire un inventaire des stratégies mises en place par les communes, pour harmoniser tout ça et lister les points de vigilance sur les manquements au confinement. Et les premiers retours d’expérience méritent d’être partagé avec les autres maires. »
Des muezzins plutôt que des drones
On y trouve notamment la suggestion de la mise en place d’une brigade de contrôle des gestes de distanciation lors des funérailles, ou d’une union contre la prolifération des déchets, gîtes larvaires potentiels et porteurs de dengue, « sur ce sujet, les maires reconnaissent leur part de responsabilité. On doit profiter de ce contexte pour se remettre sur les rails, sans qu’une seule commune soit laissée de côté, sans quoi le problème de la prolifération des moustiques perdurera. Nombreux sont les maires qui veulent agir. »
L’harmonisation des décisions est pour lui la meilleure garantie de leur pérennité, « ça lève les freins ». Il donne en exemple un vecteur de communication peu usité dans ce contexte de crise sanitaire, « les mosquées. Avant d’innover avec des drones, utilisons les cadis et les muezzins, ce sont des forces de frappe dans chaque commune. Cinq minutes avant l’appel à la prière, actuellement à faire chez soi, ils peuvent rapeler par haut-parleur les mesures de distanciation et rappeler les gestes barrière. Il y a souvent plusieurs mosquées par village, donc les gens peuvent entendre le message de chez eux. »
En matière de funérailles, les consignes données ne sont pas entendues, « c’est comme une musique sans danseurs. Il faut se donner les moyens humain de les faires respecter, pourquoi pas en mettant sur place une brigade de contrôle des bons gestes. » La police municipale a d’autres chats à fouetter, selon lui, « ils ne sont pas assez pour toutes les tâches qu’on leur alloue ».
Un point important sur lequel la population attend des réponses, c’est la capacité des maires à organiser la rentrée scolaire dans des établissements nettoyés avant et après la rentrée. Espérons qu’il soit abordé lors de la prochaine rencontre.
Une prochaine rencontre a lieu ce mardi 15h30, toujours à distance, et l’intersyndicale est reçue par le préfet ce mercredi.
Anne Perzo-Lafond
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