Salariés et direction de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Mayotte sont d’accord : l’intégralité des salaires doit être payée… Mais soumis au bon vouloir du Conseil général qui n’a pas payé sa participation…
Cela fait trois ans que le port de Longoni n’avait pas été bloqué. Et en 2010 comme en 2009, ce sont les agents de la CCIM qui avaient fermé le portail d’accès au port. Il s’agissait alors d’appliquer les Conventions collectives. Ce sont de nouveau eux qui ont bloqué l’accès au port ce lundi 7 octobre.
Et ce coup ci, la grève est plus que populaire, puisque reconnue comme légitime par la direction : « nous demandons la mise en place du paiement des arriérés de salaires découlant de la Convention collective » indiquent les syndicalistes CGT Ma, UD FO, CFE CGC.
Mais les caisses de la CCI sont vides. Ce n’est pas faute d’en avoir appelé au Conseil général : « trois présidents ont demandé successivement le paiement de la RSM ! » indique Zoubair Ben Jacques Alonzo, directeur des Concessions portuaires de la CCI de Mayotte. Une “Redevance Sur Marchandises” que le Conseil général, qui affiche vouloir participer au développement du département, ne paie plus depuis des années à la CCIM. L’ardoise se monte à 7M€…
Face à l’urgence, les élus ont débloqué 2M€, « confirmé par le Trésorier Payeur général ». Ce ne serait donc plus qu’une question d’heures pour que la ligne de crédit apparaisse à la banque BFC et que les salaires soient versés. Les salariés qui ne veulent pas vendre l’ouverture du port avant d’avoir constaté le versement sur leur compte en banque, maintiennent le blocus, « notre préavis est illimité ». La direction confirme. Une précision que n’avait manifestement pas la gendarmerie arrivée à 16 heures sur le port et pour laquelle la grève était prévue pour 24 heures. « S’ils n’ont pas levé le mouvement mardi matin, nous interviendrons ! »… nous signalaient les militaires.
Seules les entrées et sorties de marchandises sont bloquées, « les salariés de la SMART ont pu charger et décharger les navires, le portillon étant ouvert » déclare Zoubaïr Alonzo.
On comprend que les salariés aient exigé que les affaires soient en ordre à 3 semaines de la passation de la gestion du port de la CCIM à la société Chanel Gateway d’Ida Nel.
A.P-L.
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