“Je suis là parce que ma maman m’a obligée à venir”. Dans le hall du CRIJ (centre régional d’information jeunesse) de Cavani, cette jeune femme n’est clairement pas la plus motivée, parmi la bonne cinquantaine de jeunes venus assister à la réunion des frères Novou sur les métiers de l’aérien. Des jeunes si nombreux qu’au début de la réunion, une quinzaine restaient en attente à l’extérieur de la salle où les deux frères détaillaient la multitude de métiers qui gravitent autour d’une compagnie aérienne, et ceux qui la font vivre de l’intérieur “comme une ville”.
Régis Novou, directeur de projet Zena sur la partie exploitation, explique sa démarche.
“Il y aura une compagnie locale basée à Mayotte, en termes d’impact c’est plus important que tout ce qui s’est fait jusqu’à présent, il y aura donc des besoins en propre, avec des emplois directs, des emplois indirects, générés par l’activité de la compagnie, et des emplois induits, découlant de l’activité de la compagnie et de ses personnels”. En sensibilisant les jeunes, la compagnie qui souhaite voir ses premiers avions décoller dès décembre 2022 et recruter d’ici là près de 100 salariés, voit donc l’urgence de former ces personnels qu’elle souhaite recruter en local. Avec les emplois indirects et induits, ce sont “800 emplois sur l’île” que souhaite voir fleurir le directeur. “Donc c’est maintenant qu’il faut se lancer dans une formation” plaide-t-il. Pour la plupart assure-t-il, “ce sont des formations qui peuvent être faites rapidement”, en quelques semaines ou quelques mois, à l’exception des pilotes.
Les jeunes présents “sont dans une phase où ils s’orientent vers une carrière professionnelle, on voulait donc leur parler de ces métiers là”. Ces métiers sont variés, de l’administratif au commercial en passant par les personnels spécialisés dans l’aérien, personnels navigants commerciaux ou techniques, et les emplois indirects tels que commerciaux en agence de voyage ou manutentionnaires à l’aéroport. Sans oublier les besoins en loisirs, en consommation, qui découleront de l’activité que Zéna ambitionne de générer.
Pour assurer la présence de jeunes formés sur le long terme “on souhaite faire venir une école de formation sur Mayotte” poursuit Régis Novou. “On n’a pas vocation à être un centre de formation mais on informe sur comment ça peut se passer”.
D’une manière générale, complète son frère Julien Novou, “on va créer de l’emploi, si vous voulez postuler, les Mahorais sont très attendus” assure-t-il.
Une chance à saisir peut-être pour la jeune Loubna, lycéenne en quête de renseignements précis. “Je veux devenir hôtesse de l’air, c’est mon rêve depuis toute petite. Je suis venue pour savoir quelles études je dois faire pour y arriver, ce que je dois privilégier etc.”
Les frangins passionnés par l’aviation commerciale ont donc au moins réussi leur premier pari : attirer des jeunes susceptibles de les rejoindre quand les recrutements se concrétiseront.
Y.D.
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