Pour l’instant la circulation est encore plus contrainte qu’avant pour se rendre du sud de l’île vers le Nord-oust. Les automobilistes avaient l’habitude, puisque depuis 2016 on leur promet un nouvel ouvrage pour remplacer ce pont préfabriqué portatif d’une seule voie, conçu pour un usage militaire, qui fait partie de ces infrastructures éphémères qui perdurent à Mayotte. Il interdisait le passage aux 3,5T, imposant aux poids lourds de contourner par le Nord. Mais la situation s’est aggravée le 9 juillet dernier, quand le pont de Dzoumogne a été incendié, empêchant notamment les bus de ramasser les élèves. Une solution est donc recherchée en urgence.
Mais la DEAL et le Centre d’études et d’expertises sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (CEREMA), viennent de se rendre compte de l’impossibilité de réaliser un nouveau pont provisoire à double sens de circulation avec cheminement piéton sécurisé qui aurait permis d’attendre les grands travaux de remplacement du pont annoncés l’année dernière, et budgétisés à hauteur de 11,5 millions d’euros.
Deux raisons sont invoquées : la difficulté que pose le déplacement du poste de refoulement des eaux usées qui nécessiterait au moins deux ans, selon la préfecture, et la présence le long du pont actuel de 7 réseaux majeurs qui desservent le secteur, dont l’eau potable, l’évacuation des eaux usées mais ou la haute tension et la fibre optique. “Le dévoiement de ces réseaux nécessiterait là aussi des délais de prises en compte et de réalisation très importants et qui ne sont pas maîtrisés”, indique encore l’Etat.
Plusieurs mois pour faire le pont
Or, la rentrée scolaire bouscule la donne, car si pour l’instant les élèves empruntent un passage piétonnier, l’arrivée en décembre de la saison des pluies impose de trouver une solution rapide. Il y en a peu. Le CEREMA et l’État ont décidé de faire venir un Viaduc Métallique Démontable d’une voie et de plus de 30 m de long qui permettra d’éviter de déplacer les réseaux existants et de rétablir la circulation sur cet axe tout en offrant la possibilité désormais d’un passage des poids lourds jusqu’à 44 T (alors qu’il était limité à 19 T jusqu’à début juillet). “Cette option a nécessité des expertises complémentaires conduites notamment au cours des nuits du week-end du 20 et 21 août et qui en ont confirmé la faisabilité”, indique l’Etat.
Mais cet ouvrage ne se trouve pas sous le sabot d’un cheval dans la région, il ne pourra être livré que début 2023 depuis la métropole. En attendant, un pont démontable sera acheminé depuis La Réunion “dans le courant du mois de septembre” pour un “rétablissement du trafic d’ici la fin des vacances scolaires d’octobre”.
En parallèle, les travaux de la déviation de Dzoumogné prévus cette année débuteront début septembre avec la première phase qui consiste à la réalisation du giratoire en amont du projet. “À l’issue des travaux de cette déviation qui permettra de ne plus utiliser le pont temporaire, un nouvel ouvrage sera réalisé en lieu et place du pont Bailey actuel.”
Devant l’impossibilité pour les transports scolaires de pouvoir emprunter le pont de Dzoumogné en sécurité et dans l’attente d’une solution permettant le rétablissement du passage des bus, les services de l’État, le Conseil Départemental de Mayotte et Transdev en lien avec le rectorat ont proposé une solution provisoire. Celle-ci consiste à déposer les élèves qui empruntent alors un cheminement sécurisé et éclairé pour franchir la rivière et qui remontent ensuite dans un autre bus qui les amène à leurs établissements selon le schéma ci-contre.
Le passage ainsi aménagé est sécurisé par la présence d’un éclairage public tout au long du cheminement, et celui des forces de l’ordre ainsi que des personnels Transdev et accompagnants de chaque côté des aires de retournement. Les navettes sont destinées à prendre en charge tous les élèves et ainsi éviter tout passage à pied par le pont actuel ou dans le village de Dzoumogné.
A.P-L.
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