Pour la 2e fois, une marche des bouénis est organisée en même temps que le Mahoraid. Les marcheuses et les marcheurs sont partis à 6h30 du BSMA pour relever un défi : venir à bout des 42km du parcours.
Il est 5h50 au BSMA, à Combani. Alors qu’on annonce le 10e coureur du Mahoraid parti moins de 3 heures plus tôt de Mtsahara, les premières participantes à la marche des bouénis sont déjà là, prêtes à relever le défi. «On l’a déjà fait entièrement l’an dernier et ça nous avait vraiment fait plaisir de réussir. Alors, on recommence !» expliquent Salama, venue de Bambo Est et Sitty de Sada.
Pour la 1ère édition, la marche des bouénis était organisée en relai. Partis de Combani, les marcheurs pouvait effectuer une partie du circuit, en moyenne une bonne dizaine de kilomètres, ou l’intégralité de la marche. Pour la 2e édition, David Hervé de Jeunesse et sport (DJSCS) a choisi de ne proposer qu’un seul circuit complet, 42 kilomètres. «Les relais nécessitent la présence de beaucoup de monde pour la sécurité. En termes de logistique, un parcours unique est plus simple à organiser. Et on très fier de cette 2 édition !» explique-t-il, quelques minutes avant de s’élancer.
«On marche tous les samedis, environ 4 heures, et on participe aux séances de fitness, deux fois par semaine. Du coup, cette année, on est bien préparées», explique Sitty. «En marchant tous les week-end, ça nous permet de bien connaître le parcours. On le fait par petites portions régulièrement.»
L’encouragement des maris
«Le sport santé et le sport féminin sont deux priorités en matière de politique sportive à Mayotte», rappelle David Hervé. «En février, on a organisé une marche des cocos à Chiconi. Elles étaient 150 au départ et… 250 à l’arrivée. L’événement était organisé en partenariat avec REDECA, pour le dépistage du cancer du col de l’utérus. Résultat, en mars, le nombre d’examens a été multiplié par deux par rapport à d’habitude», s’enthousiasme David Hervé.
Salama et Sitty ont la chance d’être encouragées par leur mari. «Ils ont compris que c’est important qu’on bouge», explique la première tandis que la seconde est marié à un sportif, qui est toujours bienveillant quand son épouse relève de tels défis. «C’est un ancien footballeur et tous les matins, il fait une heure de footing avant de partir au travail. Il est avec moi !»
Alors que la pratique sportive est souvent nouvelle pour les femmes de Mayotte, les deux marcheuses sont aussi poussées par leurs copines, admiratives de leur volonté. «L’an dernier, on est parties à 7h et on est arrivée à 18h45… On s’est impressionnées nous-mêmes !» reconnaît Salama.
Les mognés aussi
Impressionnés aussi, les hommes qui s’apprêtent à marcher avec elles ce samedi. Car la marche des bouénis est aussi ouverte aux mognés. Sitty a ainsi convaincu un de ses cousins de se joindre à l’épreuve. «Je faisais beaucoup de sport en métropole, à l’armée», explique Mohamed. «Mais ici, je n’ai par exemple jamais fait le Mont Bénara, je vais le découvrir». Même chose pour Yann, venu lui aussi de Sada. Le jeune homme est en bonne condition physique, mais il n’est pas si confiant avant le départ : «Ce n’est pas le dénivelé qui me fait peur. C’est plutôt la distance, les 42 km. Je veux savoir si je peux terminer, c’est mon seul objectif : arriver au bout.»
La dizaine de participant(e)s a démarré à 6h30 du BSMA, avec comme défi d’arriver aux ravitaillements à des heures données : 9h à Tsararano, 12h à Miréréni, 14h à Mtsamoudou, 16h à Choungui et 18h30 à Mzouazia, sur la ligne d’arrivée. De quoi en impressionner une nouvelle fois, plus d’une et plus d’un !
RR
Le Journal de Mayotte
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