Les bras chargés de cadeaux, les représentants du conseil départemental ont rendu visite aux enfants malades pour partager un peu de l’esprit de la fête de l’Aïd-el-Fitr. Le président en a profité pour évoquer une hausse des budgets alloués à l’aide sociale à l’enfance.
C’est la tradition de l’Ide : des élus et des membres du cabinet du conseil départemental apportent des cadeaux aux enfants hospitalisés au CHM. Le nouveau président Soibahadine Ibrahim Ramadani s’est donc plié à l’exercice, visitant les chambres les unes après les autres, guidé par le docteur Chamouine, chef de pôle et chef de service de pédiatrie. «C’est ma 1ère visite puisque nous sommes installés depuis le 2 avril et au-delà des cadeaux qui sont symboliques, nous venons donner un peu de chaleur humaine aux petits et aux mamans», a confié le président Ramadani.
Pour les enfants, dans la hotte du président on trouvait des peluches, des poupées Dora, des Spiderman ou encore des jeux de société. Ce samedi, 4 enfants étaient hospitalisés en USC, l’unité de soins continus dans laquelle les petits malades qui ont besoin d’attention médicale de tous les instants. En pédiatrie, ils étaient 16 âgés de moins de 3 ans et 18 chez les «grands enfants», entre 3 et 18 ans.
Un garçon hospitalisé depuis 14 mois
Le directeur du CHM, Etienne Morel, profitait de cette visite pour attirer l’attention du président sur le cas d’un enfant âgé de 8 ans: il est hospitalisé depuis… 14 mois. «Il bénéficie de beaucoup d’affection de la part du personnel et des liens se sont noués mais sa place n’est pas ici», soulignait Etienne Morel.
De fait, le jeune aurait dû quitter l’hôpital depuis longtemps pour rejoindre une famille d’accueil… qui n’a jamais été trouvée. Le CHM fait donc office de famille en attendant que des services d’aides sociales veuillent bien trouver une solution.
La question des familles d’accueil
«Ce n’est pas un cas unique et même si l’hôpital s’en occupe du mieux qu’il peut, pour ces enfants, avoir une famille ça serait encore mieux», souligne le président Ramadani. «Nous allons voir au niveau des directions qui ont en charge ces questions comment on peut contribuer à donner à cet enfant un environnement familial.»
Et en ce jour de fête, c’est donc la question de l’aide sociale à l’enfance qui rattrape le président. «Est-ce que nous faisons assez ou pas assez? Est-ce que les familles d’accueil jouent leur rôle?
Il y a toujours cette polémique. Je dois vous dire que nous allons aborder ces questions en toute sérénité», a indiqué le président sans détour.
Il compte s’appuyer sur le travail d’une mission de l’inspection générale des affaires sociales puis du rapport du défenseur des droits des enfants, Jacques Toubon, attendu à Mayotte le 17 septembre.
«Apporter du mieux aux plus faibles»
«C’est important d’avoir ce regard extérieur, en plus de notre audit en interne, pour nous éclairer et pour préciser le plan d’action que nous menons», a ajouté le président, visiblement près à regarder, «malgré les contraintes», les budgets alloués à l’aide sociale à l’enfance. Rappelons qu’il s’agit d’une mission normalement centrale du conseil départemental.
«J’espère pouvoir, à travers la hausse de notre contribution au titre de l’aide sociale à l’enfance, pouvoir apporter du mieux aux plus faibles, les enfants, les personnes âgées, les handicapés», affirme Soibahadine Ibrahim Ramadani. Il indique aussi vouloir se pencher sur le sort des familles monoparentales ou encore les bénéficiaires du RSA.
Nul doute que ces intentions, tant attendues et exprimées en ce jour de communion autour des valeurs de partage et de solidarité, seront rappelées aux bons souvenirs de la nouvelle majorité.
RR
Le Journal de Mayotte
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