Les stands et de nouvelles affiches et logo ont envahi l’école maternelle de Combani 1. Une action de longue haleine contre les moustiques, menée auprès des plus jeunes avec des étudiants du CUFR. Pour éradiquer dengue, paludisme ou chikungunya.
La saison des pluies approche et l’Agence Régionale de Santé compte bien éviter l’épidémie de 500 cas de dengue de l’année dernière. Actuellement, 21 cas sont enregistrés sur l’île, et 9 cas de paludismes, la plupart importés, « mais un cas autochtone à Passy Keli », indique Patrick Rabarison, Responsable de la lutte anti vectorielle à l’ARS.
Si ses services ont déjà visité prés de 15.000 habitations en sensibilisant sur les gîtes larvaires, et distribué 28.000 moustiquaires imprégnées d’insecticide, des actions sont menées dans les écoles.
Un petit bonhomme qui évacue une bassine pleine d’eau et les moustiques qu’elle abritait, une image simple pour que les maternelles et primaires comprennent du premier coup d’œil de quoi il s’agit. C’est la directrice de l’école maternelle de Combani 1, Elisa Canavate, qui a initié l’action, en partenariat avec l’ARS, la Direction Environnement et Développement durable (DEDD) et la mairie de Tsingoni. Plusieurs stands et explication sont ainsi proposés à la quinzaine de classes participantes.
Quarante espèces de moustique à sévir à Mayotte
Car agir avec les enfants, c’est sensibiliser les parents pour la directrice de l’Agence régionale de santé de Mayotte, Juliette Corré : « nous avons mené un partenariat avec la commune de Tsingoni, pour inciter à éloigner les dépôts de déchets des habitation. » Car ils sont autant d’abri idéal pour la gente Culicidae, communément appelée moustique.
Et difficile d’y échapper : ils sont une quarantaine d’espèces à Mayotte à apprécier notre sang, dont cinq d’entre eux particulièrement vicieux pour les maladies qu’ils véhiculent. Les agents de l’ARS en feraient presqu’un élevage sur leur stand tant le sujet les fascine : « à Mayotte, on trouve l’Albopictus et l’Aèdes (le moustique tigre), qui peuvent transmettre le chikungunya et la dengue, l’Anophèle pour le paludisme et le Culex pour la Filariose. »
Pour la directrice de l’école, il s’agissait avant tout de proposer un projet pour la formation initiale des stagiaires-étudiants au Centre Universitaire : « ce sont les futurs enseignants, ils auront à mener des actions éducatives et en dehors des classes, ce qui n’est pas encore habituel ici. » Des stagiaires plutôt contents s’il on en croit l’un d’entre eux, Mohamed Ali Saïd, « les enfants ont bien joué le jeu, j’espère que nous aurons d’autres journées comme celle-là. »
Colloque avec l’OMS
Quant aux enseignantes, elles sont surprises : « personnellement, je ne voulais pas m’occuper des tous petits cette année. Mais je suis étonnée de leur capacité de mémoriser le tri des déchets et leur implication », tandis qu’une autre s’amuse de leurs réflexions, « maîtresse, j’ai dit à maman les déchets qu’elle pouvait jeter à la poubelle ! »
Un pari réussi semble-t-il puisqu’ils se reprennent entre eux lorsqu’un papier de goûter se retrouve par terre à la sortie des classes. « Ils étaient fiers d’en avoir ramassé de plein bacs en début de matinée », témoigne Patricia Verselle, Inspectrice de l’Education nationale sr la circonscription de Tsingoni, « mais nous leur avons dit que l’objectif, c’était de ne plus avoir à en ramasser du tout !
La semaine dernière, une opération semblable a été menée à Chiconi, et plusieurs sont programmées le mois prochain.
Et grande première, une action est prévue en début d’année 2016 avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS) annonce Juliette Corré : « un colloque pour parvenir à éradiquer totalement la paludisme de l’île. »
En attendant, les enseignantes invitaient à découvrir les guirlandes et mobiles créés par les enfants : « venez découvrir nos ‘déchets-d’œuvre’ ! »
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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