C’est dans un courrier adressé au directeur du CHM mais qui ne le vise pas directement, que les deux syndicats de personnels soignants, paramédicaux, administratifs, techniques, CFDT et CFE CGC, rejoignent le mouvement des médecins hospitaliers. Avec la menace d’une grève pouvant se poursuivre jusqu’au mouvement plus général du 3 novembre.
La déficience dans la qualité de certaines prises en charge avait été dénoncée par la Cour des comptes, alimentant la colère médicale qui aurait souhaité que soient aussi pointées les raisons du mal qui ronge selon eux l’hôpital : les moyens financiers déficients. Un sujet de divergence avec le directeur de la Caisse de sécurité sociale de Mayotte, Jean Véron, qui jugeait que si les modalités de financement n’étaient pas les mêmes qu’en métropole, l’argent public était bien là.
Le problème repose en effet plutôt sur la difficulté de l’attractivité des personnels sur l’île. Qu’elle soit liée au niveau de l’enseignement scolaire, véritable frein pour les familles de médecins, à l’insécurité, et/ou, comme le revendiquent les médecins aux salaires insuffisants et à l’insuffisance de plateau technique, l’attractivité est la difficulté principale qui gangrène l’offre de santé ici. Soumise à une pression migratoire sans équivalent.
Viser le ministère de la Santé
La CFDT santé et CFE CGC rejoignent donc le mouvement de grève du 29 octobre autour du thème fédérateur de la surcharge de travail, auquel ils ajoutent le déroulement des carrières. S’ils ont déjà interpellé Etienne Morel, le directeur du Centre hospitalier de Mayotte, ils visent plus haut, «beaucoup de décisions n’émanent pas de vos compétences», et donc l’Agence régionale de santé (ARS) ainsi que le ministère de la santé, pour qui « la santé à Mayotte n’est pas une priorité ».
Dix revendications sont listées, parmi lesquelles la mise en place de tous les moyens financiers et humains nécessaires, une reconstitution de carrière des agents depuis leur statut d’agents territoriaux, avec reprise des années d’ancienneté, les retraites complémentaires et la réévaluation de l’indexation.
En ne perdant pas de vue la grève annoncée comme générale le 3 novembre, les deux mouvements pourraient se rejoindre dans la durée: annoncée comme illimitée à partir du 29 octobre par la CFDT-CGC, elle est reconductible chez les médecins.
A.P-L.
Le Journal de Mayotte
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