C’est un des évènements qui aide la couture mahoraise à se structurer : sur le thème « Tressage et tissage », les créateurs de l’Océan Indien ont fait évoluer leurs mannequins devant un parterre d’invités. Avec un premier prix offert par le bijoutier De Greef.
Pour sa sixième édition, le Salon de la mode s’est professionnalisé : plus d’hésitations entre deux passages, la voix off met enfin les stylistes à l’honneur, et le timing entre les différentes séquences est respecté. Un Salon qui a trouvé son public aussi, malgré les activités proposées aux quatre coins de l’île ce soir là, les organisateurs ont comptabilisé 670 entrées (fixées à 15 euros) et la présence de 80 VIP.
C’est par un show coupé-décalé des jeunes du groupe Styl’up du quartier, que les organisateurs ont voulu inclure à la fête, que débutait le Salon 2015. Pour embrayer sur le très attendu concours de créateurs. Le thème cette année mettait à l’honneur les « Tressage et tissage », un appel aux matériaux traditionnels.
Plus de 25 stylistes venus de toute la zone Océan Indien étaient présents : La Réunion, Madagascar, Rodrigues, Anjouan, Grande Comore, la Tanzanie et Mayotte. Des productions totalement différentes qui allaient des feuilles de palmier tressées, au raphia, bambou, tissus ornés de perles…
C’est un défilé haut en couleurs qui occupait la deuxième partie de soirée, sur fond d’habillage du Comité de Tourisme par le plasticien Denis Balthazar.
Deux Miss autour du podium
Tissus en coton arrivés tout droit de Pondichery, soie sauvage tissée à la main, ou chemise homme restructurée tout en matières recyclées, les créateurs et créatrices ont fait preuve d’imagination. « Il y a eu beaucoup de recherche cette année », glissait la présidente de l’association organisatrice Langa Culture océan Indien, Wardat Monjoin. C’est encore Zarwette d’Anne Benhaim, la lauréate 2014, qui a fait le buzz cette année avec son défilé ethnique aux danses zoulous : djembés et danses endiablées ont provoqué les applaudissements d’un public jusque là plutôt timide.
Le prestigieux premier prix du concours, remis par miss Mayotte 2015, était remporté par Maria Rousset, dont une mannequin n’était autre que miss Mayotte 2014 : une montre, incrustée de diamants, offerte par le bijoutier suisse De Greef. C’est la deuxième année que le Salon est parrainé par la Suisse. Il faut dire qu’une belle fille de l’organisatrice Wardat Monjoin, Isabelle Gazania-Haas, est à la tête de Made in Vo, et d’un magasine « Fossette magazine », qui travaille avec des partenaires suisses.
Notamment l’agence de mannequins Annie Michèle Models, à Genève, où les lauréates du deuxième prix, Viviane Bellais et Solène Faure, iront se former. Leur robe était tout de bandes de chiromani (tissu anjouanais) roulées et tissées à la main.
Et pour la petite histoire, c’est Viviane Bellais qui a conçu et cousu la robe que Miss Mayotte 2015 portera au défilé de l’élection de miss France. Sur un design typique de notre île…
Le Salon se poursuit en entrées libres de 10h à 17h ce samedi avec exposants et animations sur la place du CDTM
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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