Le STM entame son deuxième jour de grève. Le trafic fonctionne toujours au ralenti avec une barge toutes les heures et demi environ. Ambiance de traversée.
Prendre son mal en patience, sous un soleil de plomb, c’est le mot ordre de la matinée aux abords des embarcadères du Rocher et de Mamoudzou. Ce matin, plus d’un millier de personnes ont été recensées à attendre la barge sur Petite-Terre avant 6 heures. Avec une capacité de 328 personnes dans la Salama Djema II, il aura fallu plus de trois rotations pour faire passer tout le monde, soit au moins 4 heures d’attente.
L’alternative consiste à patienter, là aussi, mais moins longtemps, aux pontons de plaisance. Contre cinq à dix euros, la traversée est effectuée à vitesse grand V, après quelques minutes à une heure d’attente. “Entre 6 et 10 heures, 2 000 personnes sont passées”, témoigne un technicien de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI), en charge de la gestion des ports de plaisance à Mayotte.
“Chacun se débrouille”
Tous les propriétaires de bateaux ne sont pas habilités au transport de passagers, il y a visiblement une tolérance. “Chacun se débrouille, s’il y en a qui peuvent faire quelques affaires, pourquoi pas”, accepte un voyageur en partance pour Marseille avec le vol XL Airways de 12h30. Il est arrivé au ponton des plaisanciers après une tentative infructueuse avec la barge.
Certains souhaiteraient que l’autorisation soit explicitement donnée par les Affaires Maritimes, l’administration compétente dans ce domaine. “Il faut élargir exceptionnellement le droit de transporter les personnes. On doit prendre en compte la prise en otage des gens”, lance le responsable du port de la CCI.
Les petits commerçants tentent de parer au plus pressé pour ne pas trop pénaliser leur activité. “J’ai du pain et quelques fournitures à faire passer sur Petite-Terre pour mon snack, il leur faut ça pour ce midi”, explique l’un d’entre-eux. Un élu et des cadres du conseil général arrivent pour faire la traversée avec la vedette de la collectivité. Rendant service, ils embarquent les baguettes du restaurateur, “le gérant viendra les chercher au ponton”.
L’équipe du conseil général revêt son habit de négociateur après celui de transporteur. Ils ont rencontré ce matin les représentants syndicaux du service de transport maritime (STM), service public sous la tutelle de la collectivité pour négocier une sortie de grève. La principale revendication des grévistes porte sur la gestion du STM par son directeur d’exploitation, dont ils demandent qu’il soit changer de services.
Axel Lebruman
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