Les pistes de coopération territoriale entre Mayotte et les îles voisines ont été évoquées jeudi dernier dans le cadre de l’accès de Mayotte comme région européenne. Des projets innovants si la réglementation européenne autorise leur réalisation…
La préparation à la consommation des fonds européens dès le 1er janvier 2014 se poursuit. Il s’agissait pour les nombreux acteurs réunis jeudi dernierà la mairie de Mamoudzou de s’accorder sur les projets à mettre en avant dans le cadre de la consommation du Fonds de Coopération Territoriale Européenne. Elle repose sur une idée simple : les problèmes transfrontaliers peuvent être résolus plus efficacement si toutes les régions concernées coopèrent pour éviter que certaines n’aient à supporter des coûts disproportionnés, tandis que d’autres profitent des avantages sans contrepartie. Elle a de nombreux avantages dont celui d’échanger les savoir-faire.
Et les projets avancés par les nombreux participants en étaient la preuve : créer une sorte de pépinière de bananiers qui fournirait les îles de la région, importer à l’inverse de l’aliment pour le bétail depuis les Comores, lancer une compagnie commune de cabotage maritime : « La Laiterie de Mayotte est en capacité d’exporter mais se heurte à un problème de transport », indiquait Philippe Laycuras, Secrétaire général aux affaires économiques et régionales, mais aussi exporter notre Salon de la mode et ses produits types, mettre en commun l’expérience sur les plantes médicinales, etc. La réalisation d’économies d’échelle en groupant les commandes et la coordination des politiques devrait ainsi booster le commerce des régions voisines.
Une solution : développer des acquis
Ces propositions se heurtent à un problème : celui des normes européennes, que Mayotte devra rejoindre à grande peine, et celles que les îles voisines sont loin d’avoir… « les armateurs comoriens sont prêts mais sont en but au refus des Affaires maritimes », relevait El Anrif Boinali de la Chambre d’agriculture et de la pêche et de l’aquaculture, la CAPAM.
Or l’îlot de richesses que représente Mayotte ne peut se développer sans tirer ses voisines vers le haut. C’est un des objectifs de la coopération transfrontalière mais aussi un de ses principaux freins. Les projets proposés à l’Europe devront être bien construits, avec rigueur, par Mayotte et ses partenaires régionaux sous peine de voir dégager d’office les aides européennes.
Le secteur à investir est très certainement celui de l’économie sociale et solidaire, avec notamment le développement du modèle coopératif dont le système préexiste déjà dans les sociétés comoriennes et mahoraises. Le projet de loi Hamon, sur ce thème, doit passer à l’Assemblée nationale après les municipales.
Les dossiers évoqués seront suivis par l’autorité de gestion, dont le SGAER qui devient SGAR au 1er janvier 2014.
Anne Perzo-Lafond
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