Le 3e vice-président du conseil général s’est prêté à un jeu de fanfaron ce vendredi devant la presse. Le programme pouvait paraître, si ce n’est excitant, du moins intéressant pour l’avenir de Mayotte. La coopération décentralisée, l’Europe (les étapes de la rupéisation de Mayotte) et les finances du Conseil général ont été les thèmes proposés par l’élu de Koungou, sous la sobre appellation “bilan des travaux relatifs à ses compétences”. Rien que ça.
Entre digression et autosatisfaction, le citoyen peut-être rassuré. C’est Saïd Ahamadi, dit Raos qui tient le conseil général à bout de bras. “Pourquoi ne pas dire que quand Raos est là, le déficit baisse”, n’hésite pas le vice-président, le tout à la troisième personne. Ce n’est pourtant pas son implication dans son rôle d’élu qui fait scintiller son aura. Raos n’a pas participé à une seule assemblée des conseillers généraux depuis plusieurs mois.
Sans qu’il lui soit posé la question, il évoque ses voyages qu’il effectue en tant qu’élu chargé de la coopération régionale. ” Oui je vais souvent à Majunga, il y a des Mahorais là-bas, il faut développer les relations entre Mayotte et la région”, avant de continuer en toute humilité, “les grands hommes n’ont pas de frontière”, avant de se comparer, actualité oblige, à Mandela.
Fausse démission
Le meilleur exemple pour percevoir les analyses de Raos est de citer ses écrits. En 2011, l’ancien maire de Koungou a participé à la rédaction d’une revue pseudo scientifique “Riyelewa”, en rédigeant un article sur le peuplement de Mayotte. Extrait d’un passage dans lequel il cite Gevrey, un procureur venu travailler à Mayotte dans les années 1870… La déduction est croustillante : ” […] avec son expression “à une époque très reculée qu’il serait téméraire de préciser”, Gevrey, donne néanmoins une indication précieuse sur la période de ce peuplement initial qu’il convient de situer vers la fin de l’Antiquité”.
Raos avait créé l’actualité en annonçant sa possible démission de la commission des finances du conseil général, et laissé planer le doute sur l’abandon de son siège de conseiller général en annonçant “le bilan” de ses actions depuis son élection en mars 2011. Il le confesse lui-même, il a envoyé un texto de démission au président de la collectivité, Daniel Zaïdani, le 4 décembre dernier, avant de se raviser. Raos donne une indication précieuse sur la constance de sa position initiale qu’il convient de situer dans les limbes de l’inconséquence, peut-on conclure en pastichant l’élu.
Axel Lebruman
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