Le Groupement hospitalier de territoire qui devra être approuvé par l’Agence Régionale de santé, est destiné à rapprocher deux établissements d’un même territoire. La difficulté est d’élaborer un projet médical partagé entre le CHM de Mayotte et le CHU de La Réunion. Ils ont déjà commencé à y travailler.
Pour la ministre des Affaires sociales et de la Santé Marisol Touraine, la création des groupements hospitaliers de territoire (GHT) procède d’une double volonté. D’une part, que se dégage une stratégie de prise en charge partagée autour d’un projet médical commun à deux établissements de santé d’un même territoire, et ensuite, qu’ils « gèrent ensemble certaines fonctions transversales » comme les systèmes d’information, les achats, les plans de formation, selon une lettre de mission rédigée en novembre 2014.
Des consignes qui fleurent bon la mutualisation de moyens chère à un contexte national d’économie budgétaire. Mais elles incitent avant tout à rationnaliser des prises en charge des malades, qui n’ont pas d’autre cadre que l’Agence régionale de Santé, de l’Océan indien pour notre région.
Des partenariats existent déjà entre La Réunion et Mayotte, « comme en gynécologie obstétrique, sur la médecine d’urgence, qui débouchent sur des assistances partagées, comme nous le décline le docteur Ahmed Abdou, président de la Commission Médicale d’Etablissement du CHM de Mayotte. « Ces conventions pourront être valorisées dans le GHT », explique Issa Issa Abdou, le 4ème vice-président du département, qui a participé hier à La Réunion aux premières démarches entre le CHM et le CHU.
Rendre attractif le CHM de Mayotte
Car beaucoup est encore à faire, comme le précise le médecin : « nous devons développer la chirurgie infantile, la neurologie, autant de domaines qui font défaut à Mayotte. » Des professionnels du CHU de La Réunion interviennent déjà sur notre territoire, « mais en les intégrant dans le GHT, cela va permettre de mettre des moyens autour de leur venues, et d’éviter des périodes d’éventuelles ruptures où les besoins ne sont pas satisfaits. »
Il faut aussi tendre vers le développement des activités à Mayotte, « rendre le CHM attractif notamment par l’extension du plateau technique », et on le sait de blocs opératoires, qui dépendent aussi d’une volonté de l’Etat, « mais le GHT pourra peser dans la balance », assure le docteur Ahmed Abdou.
La télé-médecine pourra également être portée par la structure partagée : « nous devons décliner les besoins forts de Mayotte et de La Réunion, mettre en place un projet médical partagé, et proposer ce Groupement Hospitalier avec une date butoir du 1er juillet 2016. »
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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