Ce 3 décembre a eu lieu la deuxième perquisition administrative à Mayotte dans le cadre de la généralisation de l’état d’urgence à l’Outre-mer le 18 novembre dernier. Elle vise un homme radicalisé en métropole, et revenu dans l’île.
La perquisition ordonnée ce 3 décembre par le préfet de Mayotte donne tout son sens à la motivation du décret généralisant l’état d’urgence à l’Outre-mer. George Pau-Langevin, la ministre des Outre-mer l’avait en effet justifié en indiquant qu’il s’agissait de “raisons de cohérence nationale”.
Un communiqué du procureur de la République Joël Garrigue, va dans ce sens en apportant des précisions sur cet homme de 22 ans. Les services de police ont découvert en sa possession de très nombreux documents propagande et photographies en lien avec le terrorisme et plus particulièrement les actions de l’Etat islamique. L’homme, originaire de Mayotte, serait parti de métropole après s’être disputé avec des membres de sa famille qui n’acceptaient pas le mode de vie trop rigoriste qu’il voulait leur imposer après sa radicalisation en métropole. “Selon ses déclarations aux enquêteurs, il envisageait de partir se battre en Syrie ou en Irak, aux côtés de l’Etat islamique”, indique le procureur.
Peine maximale de 10 ans d’emprisonnement
Interpellé le 3 décembre dernier par la police lors d’une perquisition administrative ordonnée par le préfet Morsy, ce jeune homme de 22 ans a été présenté au juge d’instruction vendredi. Placé en détention provisoire dans le cadre d’une commission rogatoire, il avait été mis en examen pour recel habituel d’apologie du terrorisme. Il risque 10 ans de prison.
Il était “suivi” et faisait l’objet d’une fiche “S”, d'”Atteinte à la sûreté de l’Etat”. Il aurait en revanche un comportement ambigu, avec des propos souvent provocateurs. Il a été vu par un psychologue, nous indique une source policière. “L’instruction se poursuit pour déterminer les motivations de cet homme et sa dangerosité”, conclut le procureur Joël Garrigue.
A.P-L.
Le Journal de Mayotte
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