Les collégiens de Vahibé ne peuvent donc se rendre dans leur collège à Passamainty. Et comme à chaque fois que le ramassage n’est pas effectué, les scolaires érigent des barrages. C’est le cas à Vahibé où depuis deux jours la circulation et bloquée.
Les mamans accompagnées de quelques jeunes ont décidé de se rendre devant le collège pour protester : “Ceux de Passamainty peuvent suivre les cours, pas les nôtres.” Un homme au mégaphone devient très vindicatif lorsque nous sortons un appareil photo: “Nous ne voulons pas de journalistes, vous nous prenez pour des bêtes de foire!”, criait-il hors de lui, faisant référence à un reportage d’une chaîne locale qui lui aurait déplu.
Une délégation de mamans était reçu par le principal du collège. Devant la grille, les échanges vont bon train. Selon certains, le conseil départemental devrait maintenir le ramassage, “c’est une obligation”, quitte à mobiliser les moyens policiers pour sécuriser le convoi. “Surtout que c’est une petite minorité de chacun des deux villages qui est l’auteur de violences”, indique toujours le même papa d’un élève de Passamainty.
“C’est pas nous”
Pour un parent de Vahibé, “l’enfer c’est les autres”: “Ce sont ceux de Passamainty qui ont commencé”, tandis que quelques uns reconnaissaient qu’il fallait reconnaître des fauteurs de troubles dans les deux villages pour pouvoir avancer. “De toute manière, les auteurs ne sont même pas au collège aujourd’hui. Et on sait qui ils sont, ils sont connus des forces de police.” Des “connus des forces de police”, Mayotte n’en regorge pas, mais ce sont bien souvent les mêmes petits groupes qui sèment le désordre et qu’il faudrait prendre en charge.
Les mamans avancent l’échec des discussions avec les autorités communales et départementales, pour maintenir le barrage à Vahibé et seront de nouveau reçues par le principal de Passamainty cet après-midi, pour discuter de la meilleure manière de sensibiliser les habitants de Passamainty.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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