Ce n’est pas tous les jours que les membres de la famille s’agrandissent… et encore moins de 80 individus d’un seul coup. Des scientifiques viennent de répertorier pas moins de 80 baleines d’une espèce particulièrement rare, le rorqual d’Omura. L’observation a été faite au mois de novembre dernier et rendue publique cette semaine permettant de doubler le nombre d’observation jamais réalisé de cette espèce.
Identifiée en 2003, elle avait été filmée pour la première fois en 2015 aux abords de Madagascar.
Quelques mois plus tard, le chercheur Salvatore Cerchio, l’auteur de la vidéo est retourné sur place. Alerté par la richesse des eaux de la zone en crevettes, il espérait trouver de nouveaux individus.
En compagnie d’autres chercheurs de l’aquarium de Nouvelle-Angleterre, il est effectivement tombé sur ce très grand groupe dans lequel se trouvaient au moins cinq paires mère-baleineau. Cela semble donc indiqué que leur présence n’est pas le fruit du hasard mais qu’une véritable population de cette espèce pourrait vivre dans notre région.
Un mode de vie à découvrir
Car non seulement elles mettent bas dans notre zone tropicale mais elles pourraient même vivre en permanence. «Elles passent leur vie dans les tropiques. Ce n’est pas commun, parce qu’il est difficile d’y survivre toute l’année», a explique Salvatore Cerchio à plusieurs revues scientifiques, précisant que les eaux tropicales ne sont pas assez riches pour la plupart des cétacées.
Une vidéo exceptionnelle du rorqual d’Omura au large de Madagascar par Gentside Découverte
La question de leur alimentation devrait donc devenir un sujet d’étude très prochainement, car on ne sait quasiment rien de l’espèce, à l’heure actuelle. Pour le chercheur, une chose est sûre: «Elles mangent, donnent naissance et chantent toutes dans le même environnement»…
Une baleine chanteuse
En effet, pendant leurs observations, les scientifiques ont pu récolter beaucoup d’informations, notamment sur leurs spécificités physiques mais aussi sur des données acoustiques, les sons que ces baleines émettent. «La chanson qu’elles chantent est très simple mais intéressante», a déclaré Salvatore Cerchio.
Pendant près de deux semaines, les chercheurs ont ainsi pu accumuler des données sonores, qui pourraient fournir, une fois analyser, des informations inédites sur l’espèce.
Depuis plus de 30 ans, Salvatore Cerchio a étudié les populations de cétacés dans les océans du monde entier. Chercheur invité du «New England Aquarium», il espère revenir avec son équipe en mai prochain pour poursuivre des recherches particulièrement exaltantes.
Lors de son 2e passage, il a reconnu une baleine déjà identifiée pendant la 1ère observation. Il espère bien la retrouver, une nouvelle fois, au mois de mai.
RR
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