Les médecins du CHM ont décidé de reprendre le mouvement de grève suspendu en novembre dernier pour protester contre le «dysfonctionnement de l’hôpital». C’est donc désormais l’ensemble du personnel médical du CHM qui sera en grève à compter de ce mercredi 11 mai.
Dans une lettre datée du 8 mai et adressée à Etienne Morel, le directeur du CHM, les praticiens permanents de l’hôpital constatent que «malgré plusieurs entrevues avec les différents ministères (Matignon, Santé, Outre-mer) et la préfecture, aucune suite n’a été donnée depuis juin 2015 à (notre) demande.»
Le courrier fait mention des difficultés rencontrées par les médecins hospitaliers: «Non seulement le recrutement n’est pas au rendez-vous mais de nouveaux départs sont annoncés. S’ajoutent aujourd’hui insécurité, violence et scolarité en péril obligeant certains praticiens à devoir se séparer de leur famille et rester seuls à Mayotte».
Quid des 10 millions d’euros pour 2016 ?
Pourtant, en réponse au mouvement social de novembre 2015, Marisol Touraine, la ministre de la Santé, avait confirmé le déblocage de 14 millions d’euros pour le CHM dont 4 au titre de l’année 2015 et 10 pour l’année 2016.
«L’hôpital est très content de cette aide mais le CHM accuse un tel retard que ces 10 millions, ça ne suffit pas», martèle Mohamed Ahmed Abdou, médecin et président de la Commission Médicale d’Etablissement (CME). «A situations exceptionnelles, mesures exceptionnelles», demande le président de la CME, énumérant les problèmes rencontrés par les praticiens et notamment l’afflux de populations qui arrivent quotidiennement au CHM et le sous-effectif du personnel médical. «Il faudrait doubler l’effectif actuel», affirme-t-il. Pour le président de la CME, «les directions du CHM et de l’ARS sont très à l’écoute mais il faudrait que nos revendications soient entendues au plus haut niveau».
C’est pourquoi les praticiens avaient proposé en 2015 au ministère de la Santé diverses mesures pour fidéliser le personnel médical en poste au CHM et attirer des médecins de métropole, ainsi qu’une augmentation de la capacité d’accueil et de l’offre de soins, des revendications qu’ils réitèrent aujourd’hui.
Parmi ces demandes, on trouve la défiscalisation de l’IPE (Indemnité Particulière d’Exercice), le gain des trimestres retraite à l’instar des magistrats, des mesures compensatoires pour les praticiens contractuels de longue durée ou encore un retour facilité par priorisation à la mutation.
Joint ce matin par le JDM, le directeur du CHM, Etienne Morel, s’est déclaré «en pleine négociation avec les syndicats».
OL
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