“Alors que le niveau de Mayotte en termes d’éducation a du mal à rattraper celui de la métropole, les inégalités se creusent et l’égalité réelle s’éloigne de notre horizon. Pour remédier à cette situation menaçant l’avenir de notre territoire, le MEDEF Mayotte a lancé plusieurs projets et soumet plusieurs propositions”, en lien avec le vice-rectorat et le Centre Universitaire de Mayotte.
L’organisation patronale a d’ailleurs déjà signé une convention Ecole/Entreprise avec le vice-rectorat et la préfecture en 2013, et en finalise une autre avec un collège de Kawéni, “principale zone d’activité économique de l’île tout en ayant le triste record d’être le plus grand bidonville d’Europe”. Il s’agira d’intégrer des élèves scolarisés par le biais de l’entreprise.
“Chaque mercredi, des élèves « décrocheurs » sélectionnés seront ainsi envoyés à la découverte de l’entreprise les accueillant, et ce sur plusieurs semaines. Encadrés par un salarié qui sera leur tuteur individuel, ils découvriront le monde tu travail, ses débouchés, ses contraintes et ses joies. Ainsi, le MEDEF espère réintégrer les élèves qui se sont aujourd’hui fortement éloignés de l’école et les motiver à rejoindre des filières professionnalisantes telles que celles délivrant un CAP ou passant par apprentissage.”
La fonction publique choisie par défaut
Le Medef a également un projet de tutorat avec le CUFR dans un dispositif du type “cordées de la réussite” : “Nous voulons soutenir la mise en place des tutorats entre étudiants de l’enseignement supérieur et collégiens et lycéens intéressés. Soutenu par les entreprises, ce dispositif permettra par ailleurs à ces jeunes de réaliser des activités d’ouverture culturelle et sociale telles que visites d’institutions publiques, d’entreprises ou encore participation à des conférences.”
Enfin, le 17 novembre prochain, le mouvement organise une journée de rencontre entre les étudiants du CUFR et les entreprises à la recherche d’employés et de stagiaires, “un Forum pour l’emploi”. De nombreux étudiants optent pour exercer en tant que contractuels de la fonction publique, une fonction publique donc souvent choisie « par défaut », “comme ont pu nous le confirmer la direction de l’Université comme le président de l’association des 1355 étudiants formés au CUFR : la découverte du monde de l’entreprise est aujourd’hui un impératif.”
Les attentes du Medef Mayotte reposent sur le développement de l’apprentissage, “les secteurs de l’hôtellerie, de la restauration, du BTP et les entreprises de demain que sont celles du numérique sont en effet aujourd’hui extrêmement demandeuses”, ce qui implique que “l’Etat mette les moyens dans les CFA”, la transformation du Centre universitaire en pôle d’excellence”, car “il n’existe aucune formation à Mayotte permettant d’obtenir une qualification au niveau bac+5”,et sur la mise en place d’un CROUS, car “la colère des étudiants gronde face à la désorganisation des services gérant le versement des bourses et des différentes aides. Ces aides sont en effet aujourd’hui versées par le Vice-Rectorat avec de nombreux retards et des problèmes administratifs kafkaïens, ce qui cause des dommages majeurs à la scolarité de la quasi-totalité des étudiants, la majorité d’entre eux étant boursiers aux plus hauts échelons.”
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