Il suffisait d’écouter la chute du discours de Frédéric Veau ce vendredi soir pour comprendre que le Secrétaire général adjoint Guy Fitzer partait pour le Gers puisque le préfet citait dans un impeccable accent de paysan gersois, une réplique du film Le Bonheur est dans le pré, celle de Michel Serrault en paysan taciturne « Hé bé, je n’ai rrrrien dit, parrrrce que, on ne m’a rrrrien demandé ». Un plus pour sa carrière d’actuel Sous-préfet de Chargée de la cohésion sociale et de la Jeunesse à Mayotte, son poste de Secrétaire général, et un moins côté température puisqu’il part lundi pour retrouver l’hiver de l’hémisphère nord.
Comme il est d’usage, le préfet revenait sur les actions de son sous-préfet : la rédaction de la feuille de route du social avec le conseil départemental, l’Association des maires de Mayotte, la Caisse de Sécurité sociale de Mayotte, et l’Union départementale des Association familiales, le Schéma des services aux familles, « signés en juillet », les 16 contrats de ville, 300 actions de politique de la ville, dont les Journées de la Ville, le pilotage des emplois aidés avec la Dieccte, la reprise en main du programme des constructions scolaires.
Guy Fitzer s’est aussi heurté aux difficultés du territoire en étant victime d’un cambriolage en sa présence et celle de sa famille, comme le rappelait Frédéric Veau.
Sous le coup de l’émotion
Il y a quelques semaines, il a été intégré dans le corps des sous-préfets, ce qui lui vaut ensuite cette promotion de Secrétaire générale, « un métier compliqué que celui de numéro 2 de la préfecture, polyvalent, et de management. » Il part ainsi du département le plus jeune de France, « pour retrouver le plus âgé et sans doute le plus terrien. En Gascogne, que j’ai bien connue, on n’aime pas dire non, mais ça ne veut pas dire oui ! », concluait le préfet.
Il nous avait habitué à des discours impliqués et déterminés, mais c’est sous le coup d’une émotion qui l’obligeait à s’interrompre brièvement, que Guy Fitzer entamait ses remerciements envers tous ceux qui l’ont accompagné, « c’est aujourd’hui que je réalise que je vais bientôt quitter Mayotte ». Des services déconcentrés de l’Etat, à celle qui l’aura précédé, Sylvie Especier, à ses collaboratrices en passant par tout le personnel de la préfecture, quasiment tout le monde aura été cité.
100% des crédits Politique de la Ville consommé
Et glissait un mot sur sa « garde rapprochée peu étoffée », en indiquant avoir demandé la création d’un 4ème poste de Délégué à la Politique de la Ville, un secteur où il aura dépensé 100% des crédits, important pour un territoire accusé de ne pas assez consommer.
Guy Fitzer aura un petit mot pour souligner la présence de Rivo, le leader du syndicat SNUipp, qui se fait plutôt rare à un pot de départ de sous-préfet, ainsi que celle de Issa Issa Abdou, 4ème vice-président Chargé du social au conseil départemental, avec qui il aura travaillé main dans la main, là encore, une entente assez rare pour la souligner. Le préfet avait rappelé le rôle de Guy Fitzer dans l’obtention des 50 millions d’euros de rattrapage octroyés par le premier ministre à l’Aide sociale à l’Enfance du département.
Rappelant les mouvements sociaux de 2015 et 2016, « des coupeurs de route aux décasages », il affirmait qu’« il n’y a pas de réussite sans difficulté », et concluait sur sa certitude que « Mayotte est un endroit de tous les possibles où rien n’est figé ».
Son successeur n’est pas encore nommé.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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