L’état d’esprit était à l’optimisme. Les personnels navigants commerciaux d’Air Austral semblaient devoir mettre fin à 8 jours de grève ce mardi, après une mobilisation très éprouvante pour les manifestants et particulièrement coûteuse pour la compagnie qui perdait près de 800.000 euros par jour. Grévistes et membres de la direction voulaient sortir du conflit et hier, après une très longue journée qui s’est achevée aux alentours de 22 heures, les deux partis étaient enfin parvenus à s’accorder sur une sortie de crise.
Mais avant toute signature, l’Unsa tenait à consulter sa base. Et les choses ne se sont pas déroulés comme prévues. En fin d’après-midi, après un retour à la case négociation, c’est à nouveau le constat d’échec.
Pour les grévistes, enlisés dans un conflit dont ils ne voyaient pas l’issue, l’espoir était revenu hier matin, grâce à un entretien avec Didier Robert, le président de la Sematra, principale actionnaire de la compagnie. Pour la 1ère fois, la délégation de l’Unsa s’était sentie «écoutée». «Nous avons pu parler de tout, de façon cordiale et sans tabou, a rapporté la déléguée syndicale Marie-Noëlle Wolff. Nous avons tous compris que dans l’intérêt général, il fallait trouver des solutions concrètes très rapidement. Nous, tout ce que nous voulons, c’est de la considération et de meilleures conditions de travail».
Moins de plateaux repas
Les négociations s’étaient ensuite poursuivies avec la direction d’Air Austral au siège de la compagnie et en fin de journée, les premiers accords étaient conclus, notamment en ce qui concerne l’allègement du travail: un plateau froid serait servi à la place d’un plateau chaud lors d’escales à Nairobi, un seul et non pas deux plateaux serait proposé à ceux qui poursuivent leur voyage.
A ce stade des discussions, pour Marie-Noëlle Wolff, la situation commence alors à devenir «normale» et «acceptable»… avec quelques regrets: «Tout ça aurait dû être mis en place depuis le début. Je trouve dommage qu’il ait fallu 8 jours de grève pour avoir juste quelque chose de raisonnable».
Intégration des CDD
Mais le principal point défendu par le syndicat, à savoir l’intégration des CDD en CDI, n’a pu être discuté qu’en toute fin de journée et jusqu’à très tard.
Pour rappel, l’Unsa demandait la titularisation de 35 CDD, employés cinq mois dans l’année, uniquement pendant la haute saison. Pendant toute la durée du conflit, le syndicat avait rappelé que sur ces trois dernières années 18 CDI partis n’avaient jamais été remplacés. «Si la compagnie acceptait de combler les 18 postes manquants, il ne resterait plus que 17 CDD à intégrer», avait-il fait valoir.
En réponse, la direction avait assuré que le nombre de PNC à bord des appareils était déjà supérieur aux ratios légaux et commerciaux et qu’accéder à cette requête mettrait en péril l’entreprise. Ces derniers jours, elle avait néanmoins consenti à titulariser 15 d’entre eux. L’Unsa avait estimé ce nombre insuffisant.
Des revendications oubliées
Ce mardi, le syndicat s’est également rendu compte que certaines de ses revendications n’avaient pas été prises en compte dans le document final… d’où la demande de réécrire le protocole d’accord et une nouvelle interruption des négociations.
Pas de sortie de crise donc à l’heure actuelle. Le mouvement de grève se prolonge, avec ses perturbations. Les PNC se retrouveront demain mercredi matin devant la préfecture, pour interpeller le représentant de l’Etat sur la situation.
La direction d’Air Austral, elle, a fait savoir qu’elle ne communiquera que lorsqu’une sortie de crise sera signée.
RR
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avec le JIR
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